Le pape, qui présidait une veillée de prière place Saint-Pierre, a aussi assuré que personne ne devait être considéré comme «un poids» ou «un risque», mais bien comme un «don», en dépit de ses «chemins différents».
Dans son mot d’accueil, le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne, a qualifié cet événement de réponse à une demande du peuple chrétien d’aujourd’hui, sans diaboliser les évolutions de la société: «Nous voulons reconnaître ces temps comme la condition dans laquelle le Seigneur nous donne de vivre, croire et annoncer son Evangile, a insisté le cardinal Bagnasco. Nous ne voulons pas que la fatigue ou la peur prévalent sur l’admiration, sur la joie et sur le courage, ni que les analyses liées à un contexte dans lequel semble vaincre l’idée de ne se lier à rien et à personne ne nous freinent dans la disponibilité à accompagner les jeunes dans le choix courageux du mariage».
Associations, mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles de toute l’Italie (Focolari, Chemin néocatéchuménal, Communion et Libération, Renouveau charismatique, Action catholique), mais aussi des milliers de familles se sont rassemblées place Saint-Pierre, pour participer à la veillée à la tombée de la nuit.
Chaque fidèle, dans une atmosphère recueillie, tenait une bougie allumée. «Ce soir, il y a presque une année, sur cette même place, a tout d’abord rappelé le pape, nous avons invoqué l’Esprit Saint, demandant que (…) les pères synodaux sachent écouter et se confronter en gardant leur regard fixé sur Jésus, Parole ultime du Père et critère d’interprétation de tout».
Le pape a ensuite invité à prier pour que le synode «reconnaisse, valorise et propose tout ce qu’il y a (dans l’expérience conjugale et la famille) de beau, de bon et de saint», mais aussi «qu’il embrasse les situations de vulnérabilité qui la mettent à l’épreuve».
Parmi ces situations de vulnérabilité, le pape a cité «la pauvreté, la guerre, la maladie, le deuil, les relations blessées et défaites d’où surgissent malaises, ressentiments et ruptures». Que le synode «rappelle à ces familles, comme à toutes les familles, que l’Evangile demeure une Bonne Nouvelle d’où repartir», a encore souhaité le pape.
«Si nous ne savons pas unir la compassion à la justice, a-t-il alors mis en garde, nous finissons par être inutilement sévères et profondément injustes». De même, a-t-il souligné, «une Eglise qui est famille (…) corrige sans humilier», et «éduque par l’exemple et la patience».
L’Eglise ne devrait jamais «considérer quelqu’un uniquement comme un poids, un problème, un coût, une préoccupation ou un risque, a-t-il encore insisté. L’autre est essentiellement un don, qui reste tel même quand il parcourt des chemins différents». Des témoignages de couples d’époux et de fiancés avaient introduit la cérémonie.(apic/radvat/imedia/bl/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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