Ce second synode sur la famille ne verra pas la publication d’un document intermédiaire – objet de controverses lors de la précédente assemblée – ou la diffusion des interventions individuelles des 270 pères synodaux, comme lors d’assemblées précédentes. Le synode, au cours duquel le pape François veut un débat large et franc sur les défis de l’Eglise en matière de pastorale familiale, sera l’occasion de très nombreuses sessions de travail en Circuli minores. Les participants au synode se réuniront ainsi en carrefours linguistiques à 13 reprises, dès le 6 octobre, et les interventions en assemblée plénière seront en revanche ré duites à trois minutes.
Le rapport des Circuli minores sera intégralement publié par le Saint-Siège à chacune des trois étapes de ce synodedont le plan de travail est calqué sur les trois parties de l’Instrumentum Laboris. Ce document contient toutes les problématiques découlant des questionnaires adressés à travers le monde aux Eglises particulières à l’occasion du précédent synode et les propositions de la Relatio Synodi, le document final de l’assemblée d’octobre 2014.
Au fil du synode, les interventions à huis clos et les discussions en groupes linguistiques permettront l’élaboration d’un document final, censé demeurer confidentiel durant les trois semaines de travaux et plus particulièrement suivi par 10 pères synodaux, pour éviter toute suspicion de manipulation. Ce document, paragraphe après paragraphe, sera finalement voté par l’assemblée le 24 octobre.
A l’avant-veille du synode, le 2 octobre, le secrétaire général de cette institution a reconnu devant la presse l’existence de «turbulences sur certains sujets» entre deux assemblées, sans citer la question de l’accès à la communion des divorcés remariés, qui cristallise les débats. Le cardinal Lorenzo Baldisseri a cependant établi un parallèle avec les travaux du Concile Vatican II (1962-1965) qui firent apparaître «des positions divergentes» mais se conclurent avec «un consensus» et finalement «l’approbation de documents».
«Le pape aura le dernier mot», a encore affirmé le cardinal Baldisseri à propos des conclusions de ce second synode, sans indiquer avec certitude que cette assemblée donnera lieu à une Exhortation apostolique de la main du pontife, comme par le passé.
Ouverts par une veillée de prière dans la soirée du 3 octobre 2015 place Saint-Pierre et une messe solennelle le lendemain dans la basilique vaticane, les travaux commenceront concrètement le 5 octobre au matin dans la Salle du synode. 270 pères synodaux participent à cette assemblée : 42 ex officio, 183 élus essentiellement par les conférences épiscopales du monde entier, et 45 nommés par le pape. Parmi les pères synodaux – cardinaux, évêques, prêtres et religieux – 54 proviennent d’Afrique, 64 d’Amérique, 36 d’Asie, 107 d’Europe et 9 d’Océanie.
Outre les 270 pères synodaux, le synode voit la participation de 24 experts, 51 auditeurs et auditrices, 14 délégués fraternels des autres Eglises chrétiennes. 18 couples participent à ce synode, essentiellement parmi les auditeurs. (apic/imedia/ami/mp)
Maurice Page
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