La chaine radiophonique italienne Radio 24 est parvenue à piéger le président du Conseil pontifical de la famille, organisateur de la Rencontre mondiale des familles de Philadelphie, en imitant la voix de Matteo Renzi, le président du Conseil. Dans cette conversation, Mgr Vincenzo Paglia a assuré qu’Ignazio Marino avait tout fait pour voir le pape François lors la messe de clôture de la rencontre à Philadelphie, qu’il avait voulu «profiter de la situation» et qu’il avait «probablement quelque chose à se faire pardonner».
«Le pape était furieux», a encore confié Mgr Paglia au faux président du Conseil qui lui a aussi demandé si la confiance régnait encore entre le Vatican et la Mairie de Rome. «C’est ça le problème», a répondu le prélat pour qui Ignazio Marino «cherche un soutien par tous les moyens». «Cela met un sérieux frein aux rapports», a conclu Mgr Paglia.
«Les rapports entre les représentants du Saint-Siège et les autorités italiennes à propos du Jubilé se sont toujours déroulés convenablement et sereinement, et ils continueront à se dérouler ainsi», a alors affirmé le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. «Les affirmations issues d’une conversation privée – obtenues à travers une supercherie inacceptable – ne peuvent en aucun cas refléter les positions du Saint-Siège», a encore affirmé le Père Federico Lombardi.
La radio italienne avait rebondi sur les propos tenus devant la presse par le pape François, alors qu’il rentrait en avion de Philadelphie, le 27 septembre. Le pape avait répondu avec un agacement perceptible à la question d’un journaliste qui l’interpelait sur la présence du maire de Rome à la messe de clôture de la rencontre des familles. «Je n’ai pas invité le maire Marino, c’est clair ? Je ne l’ai pas fait, je ne l’ai pas demandé aux organisateurs et eux non plus ne l’ont pas invité», avait alors affirmé le pape.
Dans sa brève déclaration, le Père Lombardi ne dit rien, en revanche, sur l’état des rapports entre le pape François et le maire de Rome. Ainsi, ce n’est pas le premier signe de tensions. Le pape, a appris I.MEDIA de sources vaticanes, a clairement manifesté son agacement à l’égard du maire lors d’une réunion à huis clos du Synode des évêques sur la famille, le 18 octobre 2014. Après une discussion animée sur le texte de la Relatio synodi, le pape avait raconté aux pères synodaux que son secrétaire avait reçu la veille, alors qu’il était réuni avec le synode, un coup de fil du maire de Rome désirant lui parler pour lui annoncer qu’il s’apprêtait à reconnaître les mariages homosexuels contractés à l’étranger. Ce jour-là, Ignazio Marino avait en effet enregistré 16 mariages d’hommes et de femmes homosexuels, conclus à l’étranger, alors que la loi italienne ne le permet pas.
Le secrétaire avait alors fait remarquer au maire que son annonce intervenait au terme d’un synode sur la famille, et le maire avait assuré que c’est justement pour cela qu’il en informait le pape. «Il se moque de nous !», aurait alors lâché le pape devant les cardinaux et évêques en synode. Plusieurs témoins de la scène se souviennent d’un pape particulièrement irrité. (apic/imedia/ami/mp)
Maurice Page
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