Le dernier vœux de Denise Saillen-Genoud pour ses œuvres: céder à Caritas Vaud tout le bénéfice de leur éventuelle vente posthume. Un souhait qui a été respecté par sa fille, Anne-Lise Saillen, elle-même artiste plasticienne peintre. «Je souhaite que les œuvres de la mère soient désormais connues. Elles vont trouver une nouvelle vie à l’extérieur de leurs propres murs», explique-t-elle.
N’ayant pas de trouvé de galerie, la fille de la défunte sculptrice prend contact directement avec Caritas Vaud. Et c’est ainsi que l’idée d’exposer ces objets d’art les locaux de l’association caritative devient réalité.
Pour Pierre-Alain Praz, le directeur de Caritas Vaud, cette exposition est une véritable aubaine. «C’est avec les petits ruisseaux que l’on fait des grandes rivières» plaisante-t-il, en précisant: «des dons, nous en avons constamment besoin. Alors une telle proposition, nous ne pouvions juste pas la refuser». Et pour l’œuvre d’entraide vaudoise, c’est aussi une manière de remercier le soutien indéfectible de Denise Saillen-Genoud, puisqu’au dire de sa fille, cette dernière a été toute sa vie une sympathisante de Caritas Vaud et lui a versé de nombreux dons anonymes.
Pendant dix jours, une sélection d’environ quarante sculptures sera exposée dans l’établissement de Caritas, à la rue du Valentin 1, à Lausanne. Répartis entre la salle de conférence, les couloirs, le secrétariat et la vitrine, ces œuvres en bois seront également accompagnée de dessins informatisés que l’artiste a réalisé dans les années 1990 avec l’aide d’un des premiers programmes informatiques au moyen d’impression à jet d’encre. «La totalité des dessins et des sculptures qui sont exposés est à vendre, à l’exception d’une pièce qui est déjà réservée. Ce qu’elle dégage est tellement fort, que nous avons quand-même décidé de l’inclure à la galerie», précise Françoise Crausaz, la chargée de communication de Caritas Vaud.
Encadré
Denise Saillen-Genoud (1926 – 2011), artiste autodidacte, a produit un grand nombre de sculptures en bois d’arolle et de dessins informatisés. L’intégralité des ses œuvres n’a jamais été exposée. Quand elle attaquait un tronc, l’artiste ne savait jamais ce qui allait en sortir. C’est son cœur battait dans le bois. Elle ne faisait pas d’esquisses préalables, elle se laissant inspirer par les veines du bois d’arolle imputrescible et par les nœuds avec lesquels elle devait composer. Elle disait aimer «la belle ouvrage» et les heures passées à poncer la sculpture la mettaient en contact profond avec le bois. Les œuvres présentées témoignent de sa sensibilité et de l’amour qu’elle portait aussi bien à la matière qu’aux personnages et attitudes représentés.
Parallèlement à la sculpture, Denise Saillen-Genoud a réalisé, entre 1995 et 2005, plus de 500 dessins avec un programme informatique datant des années 1990. Son imaginaire avait été enrichi par les contes entendus dans son enfance et par son éducation très religieuse pour laquelle l’enfer était une réalité bien présente. Elle les aimait ces monstres, ces personnages terrifiants, ces serpents et ces autres diableries ou bestioles sorties de son imagination fertile. Ils lui permettaient d’exprimer ses sentiments les plus profonds. (apic/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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