Organisé avec le Service diocésain de la pastorale jeunesse du diocèse de Sion (SDJ), ce week-end de prière pour les jeunes était «ad instar agaunensium», c’est-à-dire sur le modèle de la «laus perennis» (louange perpétuelle) longtemps pratiquée par les premiers religieux sur le tombeau des martyrs. Cet événement a aussi été l’occasion pour les jeunes de découvrir le patrimoine millénaire de l’Abbaye, en visitant le trésor de l’Abbaye et le site archéologique du Martolet, et de visionner le film «Le Sang et la Sève». Ils ont également pu rencontrer des témoins présents au Marché monastique et échanger avec eux.
Venant de Vérolliez, lieu du martyre de Saint-Maurice et de ses compagnons, les jeunes ont pris part à une procession aux flambeaux jusqu’à la basilique, sous une pluie battante, après quelques mots d’explication sur le sens du martyre de Saint-Maurice, donnés par le chanoine Antoine Salina, aumônier du Collège de Saint-Maurice, et «l’évêque des jeunes», Mgr Alain de Raemy.
Huit groupes aux accents variés, réunis dans le chœur de la basilique, se sont relayés durant la nuit du samedi au dimanche par tranche d’une heure pour manifester cette continuité. Les jeunes dont la plupart ont animé une heure de cette veillée avaient la possibilité de couvrir toute la nuit, de venir un moment prier, de repartir dormir pour revenir quelques heures plus tard au petit matin.
La première heure de cette «Laus" a été assurée par la communauté des chanoines de Saint-Maurice, renforcés par un chanoine du Saint-Bernard et une oblate. L’heure suivante a été animée par les Ados du Valais (Groupe relais, jeunes de Saint-Maurice) renforcés par un groupe de jeunes Genevois. De minuit à 1 heure, les «Des jeunes qui prient» (DJP) ont poursuivi la prière alors que la tranche de 1 à 2 heures a été assurée par un groupe grégorien de Bâle. La période suivante (2 à 3 heures) a rassemblé quelques jeunes et anciens du Collège auxquels se sont adjoints plusieurs personnes conquises par la formule proposée. Ce sont quelques jeunes du groupe «Only All for Jesus» en lien avec la Fraternité Eucharistein qui ont assuré une partie des heures calmes du petit matin (3 à 4 heures).
Un des buts de cette «Laus« était de servir de plateforme de prière et de permettre à des groupes aux accents et couleurs variés de venir prier. Ainsi, l’heure de 4 à 5 a connu la présence d’un groupe de pèlerins du Kazakhstan fraîchement arrivés de l’aéroport de Genève durant la nuit, en lien avec le prieur actuel de l’Abbaye, le chanoine Roland Jaquenoud. A l’aube (5 à 6 heures), ce sont les Sœurs de Saint-Maurice et de Saint-Augustin qui ont assuré la continuité de cette prière vers la pleine lumière du jour. La louange s’est terminée avec l’Office des Laudes chanté par les chanoines à 6h15.
Les participants ont assisté dimanche matin à 10h00 à la messe pontificale à la basilique. L’abbé de Saint-Maurice, Mgr Jean Scarcella, à la fin de la célébration, a proclamé l’envoi de ces jeunes en mission, tandis que Mgr De Raemy, lors de la bénédiction solennelle, leur a suggéré «de n’avoir pas peur d’être contagieux, car il s’agit là d’une bonne contagion, de celle de la Bonne-Nouvelle de l’Evangile».
Après la messe, les jeunes ont eu un temps d’échange avec l’évêque dans la cour de l’internat et le week-end s’est terminé par un repas festif au son des «alléluias» relayés par la sono portative de l’abbé Pierre-Yves Pralong.
Ce week-end de louange et de prière coïncidait également avec le marché monastique dans les rues de Saint-Maurice. Cette manifestation riche en saveur artisanale de toutes sortes a permis aux jeunes de rencontrer et d’échanger sur leur foi avec des témoins de différentes communautés religieuses aux couleurs variées. PO/JB
Encadré
A la suite du martyre de Saint-Maurice et de ses compagnons vers l’an 300, très tôt les pèlerins affluèrent pour honorer leur mémoire. En 515, un monastère fut fondé par saint Sigismond, roi de Bourgogne. Ses moines instituèrent la prière de louange ininterrompue, la «laus perennis», une pratique imitée de l’Orient chrétien où les religieux, en se relayant, prient sans cesse sur le tombeau des martyrs. Cette pratique ne subsista, sous sa forme primitive, sans doute qu’environ deux siècles, mais son esprit a continué d’influencer l’Abbaye jusqu’à nos jours, faisant d’elle un centre de prière et de rayonnement missionnaire.
En mémoire des 1’500 ans de fidélité et de louange sur ce site, l’Abbaye avait invité les jeunes, adolescents ou déjà engagés dans la vie adulte, à venir découvrir l’espace d’une nuit, la source et la fécondité de cette prière. (apic/pascalortelli/be)
Jacques Berset
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