Le prédicateur du jour, le nouveau et jeune pasteur réformé de Bière Etienne Guilloud, s’inspirera de la réplique de Jésus: «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu». Un chœur de plus de 70 personnes dirigé par Hélène Macquart animera la célébration.
La Conseillère d’Etat Béatrice Métraux y prendra la parole en lien avec le Message du Jeûne fédéral du Conseil d’Etat. Dans le canton de Vaud, la Constitution dit que l’Etat «tient compte de la dimension spirituelle de la personne humaine», et «prend en considération la contribution des Eglises et communautés religieuses au lien social et à la transmission de valeurs fondamentales». La version vaudoise de la laïcité est intéressante. L’Etat n’est pas affilié aux Eglises, ni les Eglises soumises à l’Etat, mais l’un est les autres sont partenaires au service de tous dans le Canton. L’Etat est sous le régime de la neutralité confessionnelle plutôt que de la laïcité proprement dite.
Encadré
La pratique du jeûne trouve son origine dans la Bible, et a été ordonnée dans des situations de famine, de menace de guerre, d’épidémies, etc., souvent accompagnée de processions et de pèlerinages. Ces jeûnes ont pour but de renouer la relation avec Dieu et d’obtenir son appui.
Le premier Jeûne fédéral est célébré dans toute la Suisse le 8 septembre 1796. Cette journée subsiste sous la République helvétique, sous l’Acte de médiation et sous la Restauration. On a cependant quelque peine à trouver un jour qui convienne aux catholiques comme aux protestants.
Dès 1817 les protestants choisissent le deuxième jeudi de septembre et les catholiques le dimanche suivant. Sur proposition du canton d’Argovie, la Diète décrète, le 1er août 1832, que le troisième dimanche de septembre serait jour officiel de jeûne pour tous les cantons. Le Jeûne fédéral était né. Il jouera un rôle important dans le nouvel État confédéral né en 1848, permettant de consolider la paix religieuse et sociale qui reposait encore sur des bases fragiles.
L’ordonnance de la fête et de la rédaction du «mandement» du jeûne sont du ressort des autorités cantonales (politiques ou ecclésiastiques) chez les protestants et de l’évêque chez les catholiques. Le Conseil d’Etat vaudois publie chaque année un message pour le Jeûne fédéral. (apic/com/mp)
Maurice Page
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