Sous l’égide du Conseil pontifical Cor Unum, en charge des activités caritatives du Vatican, une rencontre consacrée à la crise humanitaire en Syrie et en Irak a vu la participation d’une trentaine d’organismes caritatifs catholiques engagés dans la région, ainsi que d’évêques locaux. Le chef de l’Eglise catholique leur a exprimé sa reconnaissance en leur lançant cet appel: «S’il vous plaît, n’abandonnez pas les victimes de cette crise, même si l’attention mondiale venait à diminuer!» Il s’agit pour l’Eglise de «répondre au mal par le bien, en promouvant un développement humain intégral».
Mais le pape François a surtout dénoncé l’inefficacité de la communauté internationale quant à l’»un des drames humanitaires les plus terribles depuis ces dernières décennies (…) Face à un tel scénario et face à ces conflits qui se propagent et menacent de façon inquiétante les équilibres internes et régionaux, la communauté internationale ne semble pas capable de trouver des solutions adéquates, alors que les trafiquants d’armes continuent leurs affaires», a-t-il déploré devant le sous-secrétaire des Nations unies pour les affaires humanitaires, Stephen O’Brien. «Des armes, a ajouté le pape, tachées du sang des innocents».
«Pourtant, a poursuivi le pontife, différemment de ce qui s’est fait dans le passé, les médias diffusent, aujourd’hui, en temps réel les atrocités et les violations inouïes des droits de l’homme engendrés par ces conflits. Elles sont ainsi devant les yeux du monde entier». Ainsi, «nul ne peut faire semblant de ne pas être au courant! Tous sont conscients que cette guerre pèse de façon de plus en plus insupportable sur les épaules des pauvres gens».
«En Syrie et en Irak, le mal détruit les bâtiments et les infrastructures, mais il détruit surtout la conscience de l’homme», a également déclaré le pape François. Sur ces terres, en effet, de nombreux frères et sœurs» sont persécutés en raison de leur foi et la légitimité-même de la présence des chrétiens et d’autres minorités religieuses est niée au nom d’un fondamentalisme violent qui revendique une origine religieuse, a-t-il poursuivi.
Appelant à trouver une solution qui ne soit jamais violente, dans «cet océan de douleur», le pontife a exhorté à porter une attention particulière aux besoins matériels et spirituels des plus faibles et sans défense, à savoir les familles, les personnes âgées, les malades, les enfants. «Je prie sans cesse pour la paix et pour la fin des tourments et des injustices qui blessent vos terres bien-aimées», a-t-il conclu. (apic/imedia/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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