«Il y a plus de cinquante ans, un prêtre de Savièse a mis sur pied ce pèlerinage vers Einsiedeln, Sachseln et le Ranft pour les mères de son village, entre les travaux à la vigne et les vendanges», explique le chanoine Martial Carraux, responsable de la démarche. Les choses ont changé, mais le pèlerinage a perduré et s’étend aujourd’hui à tout le diocèse. «Si à l’origine, il y avait surtout des femmes, beaucoup de familles et de couples participent aujourd’hui au pèlerinage. Ce n’est plus tout à fait comme au début, mais il arrive encore que des personnes inscrites se désistent au dernier moment si les vendanges sont précoces», précise le prêtre valaisan.
«Nous nous sommes rendus hier au Ranft, auprès de saint Nicolas de Flüe où nous avons prié pour la paix. Aujourd’hui, nous sommes à Einsiedeln, accueillis par les moines avec qui nous partagerons demain la fête de l’Engelweihe, la dédicace de la chapelle par le Christ lui-même, selon la tradition». Pour l’abbé Carraux, «ce pèlerinage n’est pas une parenthèse, mais plutôt un tremplin pour mieux vivre la foi chrétienne au jour le jour. C’est également un combat: il faut se déplacer, accepter d’être bousculé, pour reprendre conscience que la vie est aussi une épreuve où il importe de quitter certaines habitudes.»
La dimension spirituelle ouvre également à la rencontre. «C’est un peu comme une famille ici, à côté des temps de prière, il y a du temps pour les rencontres, pour l’écoute et le partage». Le rythme est bien différent de celui – intense – de la paroisse. L’occasion, pour ces 130 pèlerins valaisans, «d’un peu de ressourcement» à la veille des vendanges. (apic/pp)
Pierre Pistoletti
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