Pourquoi les pays du Golfe n'accueillent pas les réfugiés

Rome/Riyad, 11.09.2015 (cath.ch-apic) Les pays du golfe pratiquent la politique de la porte close face aux réfugiés syriens. Fatiha Dazi Heni, chercheuse à l’Institut d’Etudes politiques (IEP) de Lille et spécialiste de la Péninsule arabique, explique à Radio Vatican que ces Etats craignent principalement l’instabilité que pourraient apporter les réfugiés.

Les critiques se multiplient sur les réseaux sociaux contre l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Oman ou encore Bahreïn. «L’accueil des réfugiés syriens par les pays du Golfe est un devoir». Ce hashtag en arabe est devenu le slogan sur twitter de certains habitants de ces pays.

Si les Etats du Golfe dépensent des milliards de dollars d’aide humanitaire pour les Syriens dans les camps de réfugiés, les accueillir sur leur territoire est un pas qu’ils ne sont pas décidés à franchir. Fatiha Dazi Heni rappelle tout d’abord que ces pays n’ont pas signé la Convention des Nations Unies sur les réfugiés. Ils ne reconnaissent donc pas ce statut particulier qui oblige les signataires à certaines responsabilités. Mais surtout, les nations du Golfe Persique associent les réfugiés à l’activisme politique et à la déstabilisation. Une perspective qu’ils craignent plus que tout dans le contexte des printemps arabes. Malgré les critiques qui commencent à apparaître dans les réseaux sociaux et de la part de certains intellectuels, Fatiha Dazi Heni estime improbable que ces pays changent leur politique vis-à-vis des réfugiés. (apic/rv/rz)

Raphaël Zbinden

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