Colombie: L'Eglise accueille des migrants expulsés du Venezuela

Bogota, 10.09.2015 (cath.ch-apic) L’Eglise catholique en Colombie et au Venezuela se mobilise à la frontière entre les deux pays pour accueillir les nombreux Colombiens expulsés du Venezuela, en particulier dans la ville frontalière de Cúcuta.

Cette situation intervient suite à l’annonce par Nicolás Maduro, le président du Venezuela, de l’état d’exception et de la fermeture de ses frontières avec le voisin colombien, depuis le 19 août dernier. L’Eglise appelle au dialogue et au calme, pour trouver une solution rapide face à la situation de calamité qui viole les droits humains des familles, et en priorité des enfants qui pour certains ont été séparés de leurs parents.

La crise qui oppose les deux pays a commencé lorsque Nicolas Maduro a fermé une partie de la frontière et décrété l’état d’exception, à la suite d’une attaque contre des militaires vénézuéliens qu’il a attribuée à des paramilitaires colombiens. La tension s’est encore aggravée fin août, lorsque les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs, sur fond de dénonciations de violations des droits de l’homme des Colombiens expulsés. Depuis, la tension est encore montée d’un cran, en particulier avec le déploiement de 3’000 militaires vénézuéliens au nord de la frontière. Une zone connue pour ses intenses activités de contrebande de carburants et de produits de première nécessité.

L’Eglise appelle au dialogue

D’après les chiffres officiels fournis par les autorités colombiennes, au 30 août dernier, 1’097 Colombiens ont été déportés et 9’826 ont fui le Venezuela. Face à ce drame, le diocèse de Cúcuta a offert un abri humanitaire, pastoral et spirituel à plus de 3’000 personnes.

Plus symboliquement, et afin de marquer leur solidarité à l’égard des migrants, Mgr Mario Moronta, évêque de San Cristóbal, au Venezuela, et Mgr Víctor Manuel Ochoa Cadavid, évêque de Cúcuta, ont effectué une rencontre sur le pont international Simón Bolívar. Ils ont rappelé, à travers une accolade, «les liens d’unité qui existent sur cette frontière entre les deux pays, longue de 2’219 kilomètres». Ils ont également prié pour la réconciliation et appelé les deux pays à surmonter la situation difficile qu’ils traversent.

Les deux évêques ont réaffirmé leur souhait de voir se renouer un dialogue fraternel, soulignant que le plus important sont les personnes. «Il est urgent que nos gouvernants s’assoient autour d’une table pour dialoguer et trouver une solution favorable pour les deux peuples», a indiqué Mgr Cadavid, assurant «qu’en ce moment, nous devons tous semer la paix».

De son côté, Mgr Moronta a condamné «tout excès qui va à l’encontre de la personne humaine» et a demandé que soient respectés les droits humains de chacun, quelle que soit sa condition, sa nationalité et ses convictions religieuses. Il a ajouté que ces hommes et ces femmes auxquels l’Eglise prête assistance constituaient «un seul et même peuple». (apic/jcg/rz)

Raphaël Zbinden

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