Le Conseil d’Etat fribourgeois ne compte pas renoncer à son projet de centre d’hébergement pour les requérants d’asile à Grolley, annonce-t-il dans un communiqué. Il ne donne pas suite à la pétition munie de 752 signatures qu’il a reçue le 17 août. Ses auteurs demandaient d’étudier d’autres projets pour ce site jugé exceptionnel par sa beauté, son histoire et sa situation. Ils évoquaient la possibilité d’y installer d’autres projets sociaux, par exemple une structure pour les personnes âgées ou pour les jeunes handicapés.
«La recherche d’hébergements collectifs est difficile et débouche rarement sur des sites aussi bien adaptés au besoin que le château de Rosière», explique l’exécutif. L’intérêt architectural et paysager de l’objet ne sera pas remis en cause. Seuls quelques travaux à l’intérieur du bâtiment sont nécessaires, notamment pour répondre aux exigences de la police du feu, assure le Conseil d’Etat.
La maison Notre-Dame du Rosaire, appelée aussi château de Rosière, appartient à la Fondation Notre-Dame de la Nativité. Cette dernière – qui dépend de l’évêché de LGF – a proposé de la louer à l’Etat avec un droit de superficie.
«La situation des migrations est devenue particulièrement préoccupante dans toute l’Europe et la solidarité s’impose face aux drames humanitaires qui se jouent chaque jour», estime le Conseil d’Etat. Celui-ci constate que ce sentiment de solidarité s’exprime de plus en plus au sein de la population fribourgeoise. «L’afflux de personnes en quête d’asile allant croissant, le canton de Fribourg se doit d’en assumer sa part», précisent les autorités fribourgeoises.
Dans le cadre de cette décision, Mgr Morerod répond, le jour-même dans un communiqué, à certaines craintes de la population. Ces soucis ont été émis par Jean-François Kolly, l’un des habitants de Grolley initiateurs de la pétition, lors d’un repas le 29 août à l’évêché, à Fribourg. Jean-François Kolly a notamment relayé les craintes selon lesquelles l’Eglise manquait de projets sociaux destinés à des personnes issues de Suisse.
En aucun cas des projets à des fins «locales» n’ont été exclus dans la recherche d’une nouvelle affectation pour le château depuis le départ des religieux en 2011, précise tout d’abord l’évêque. Plusieurs projets pour Rosière ont reçu le soutien de l’évêché et de la Fondation Notre-Dame de la Nativité: un centre pour toxicodépendants chroniques (L’Abri), un établissement médico-social (EMS), un centre de soins palliatifs, une coopérative d’habitations, une coopérative culturelle, un hébergement de nuit, etc. Mgr Morerod explique que ces différents projets n’ont pas pu se réaliser pour des raisons qui ne sont pas de la compétence de l’Eglise: bâtiments inadaptés, travaux trop importants, soutien des pouvoirs publics insuffisant, etc. Il souligne que d’autres bâtiments de l’Eglise catholique sont déjà destinés, à Fribourg notamment, à l’aide «locale». «L’Eglise est donc active pour les gens d’ici aussi!», lance Mgr Morerod en mentionnant toute une série de démarches d’aide à la population locale réalisées ou soutenues par l’Eglise. (apic/com/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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