Dans cette charte, le groupe indépendant KircheNordSüdUntenLinks (EgliseNordSudEnBasAGauche) formule trois principes et trois droits fondamentaux sur lesquels il veut baser la politique migratoire défendue par les Eglises.
Le premier principe est l’égalité de tous les êtres humains. Le droit migratoire et les règles du vivre ensemble avec les migrants doivent être fondés sur le principe de l’égalité de tous les êtres humains. Ce principe découle de la critique biblique du pouvoir et de la dignité attribuée à chaque être humain, énonce la charte. Le texte souligne que «les Eglises aussi doivent faire leur autocritique et avouer qu’elles n’ont pas toujours suffisamment respecté ce principe et ont participé à l’exclusion et à la discrimination d’êtres humains».
La charte exige également une politique qui évalue les mesures à l’aulne de la justice. «La migration est en grande partie due à une politique économique et commerciale capitaliste, aux exportations d’armes et au style de vie non durable qui détruit les ressources vitales au lieu de les sauvegarder (…) Dans la tradition biblique, la justice fait office de fil rouge. La justice rend la vie possible et garantit l’existence», assurent les théologiens signataires.
La charte veut en outre qu’une politique égalitaire et juste se concrétise dans une législation solidaire qu’elle aide à développer. «Un droit solidaire protège les petits et freine les grands», assure le texte.
Sur le plan des droits, les théologiens exigent principalement le droit à tout un chacun de s’établir librement n’importe où dans le monde. Pour les penseurs chrétiens, c’est «la condition à laquelle même les plus pauvres et les plus menacés peuvent migrer dans la dignité». Mais même dans un régime de libre établissement, un bon droit d’asile reste indispensable afin de protéger les personnes en détresse, les personnes particulièrement menacées et vulnérables, stipule la charte. Le texte énonce finalement un droit à la subsistance, selon lequel «chaque personne a le droit fondamental de vivre dignement et en sécurité là où elle se trouve.»
Le réseau «EgliseNordSudEnBasAGauche» n’est pour le moment actif qu’en Suisse alémanique. Des antennes ont toutefois été créées en Suisse romande et la charte a été traduite en Français, indique au média catholique alémanique kath.ch Andreas Nufer, pasteur réformé et membre du réseau. (apic/com/kath/bal/rz)
Raphaël Zbinden
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