L’Église catholique est une institution universelle, dit le cardinal Souraphiel. Ce n’est pas une Église d’Europe, du Canada ou des États-Unis. Elle est diverse. «Les défis qu’affrontent les familles dans une moitié du monde seront différents de ceux de l’autre moitié.»
Alors que l’Europe et l’Amérique du Nord se questionnent sur les réponses pastorales à donner aux unions entre conjoints de même sexe et aux remariages de catholiques divorcés, les familles dans d’autres régions du monde font face à des problèmes liés à la mondialisation économique ou à l’urbanisation effrénée.
«Pour nous, en Éthiopie, le grand problème, c’est la pauvreté», relève le prélat. «S’ils ne peuvent subvenir aux besoins de leur famille, la nourrir convenablement, s’ils ne connaissent pas de stabilité économique, il est bien possible qu’un mari et son épouse aillent travailler à l’extérieur. La famille se sépare alors. Et les enfants en souffrent. De plus en plus d’Éthiopiennes trouvent des emplois de domestiques dans les pays du monde arabe. Quant aux hommes, ils vont s’engager dans des mines ou des fermes industrielles. Conserver l’unité de la famille devient difficile. La question qui se pose est alors la suivante: comment l’Église peut-elle contribuer à la réduction de la pauvreté ?», se demande-t-il.
C’est pourquoi les conférences épiscopales devraient aider les évêques à adapter l’enseignement du synode à leur pays ou à leur région, estime le cardinal. «Le rôle des conférences épiscopales n’est pas de remplacer ou de changer l’enseignement de Jésus ou celui de l’Église. Les conférences doivent s’assurer que l’Évangile s’insère dans les cultures et que son enseignement prend racine dans la vie réelle des pays ou des sociétés».
«Concernant les questions morales qui seront discutées, il est probable que le prochain synode dira: «Examinons-les selon les contextes. Permettons aux conférences des évêques de faire des suggestions. Cela pourrait bien se passer ainsi», conclut le cardinal. (apic/cns/mp)
Maurice Page
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