Le patriarcat Latin de Jérusalem condamne fermement, dans un communiqué du 19 août, cette opération israélienne, «menée au mépris des droits des familles de la vallée; droits que ces mêmes familles ont courageusement tenté de défendre devant la Loi ces dix dernières années». Il s’associe à la tristesse et à la frustration de ces familles opprimées, et dénonce avec force l’injustice qui leur est faite.
«La construction du mur de séparation, et la confiscation des terres qu’elle implique, sont une insulte à la paix. Nous demandons aux autorités israéliennes d’attendre la décision de justice requise il y a quelques jours auprès de la Cour Suprême d’Israël par les familles de la Vallée, et d’arrêter les travaux entrepris», martèle le patriarcat.
Plusieurs habitants ont manifesté leur mécontentement auprès des ouvriers et des soldats présents. Selon le patriarcat latin, le ton est monté, et deux jeunes Palestiniens ont été légèrement blessés.
«C’est une action contre la justice, contre notre présence ici, contre notre histoire et notre futur, se désole le Père Aktham Hijazin, curé de Beit Jala. Ces oliviers sont là depuis des siècles et font partie de la vie de ces familles. Confisquer ces terres, c’est confisquer le passé de ces familles, et l’avenir des futures générations», précise-t-il.
Mais c’est surtout la présence chrétienne sur ces terres, déjà réduite à peau de chagrin, qui se voit menacée, affirme le patriarcat. Nombreux sont ceux, au cours de ces dernières années, qui ont en effet choisi la voie de l’émigration, par manque de perspectives; «et d’autres familles pensent actuellement à partir elles aussi», confie le curé de Beit Jala.
Mgr William Shomali, vicaire patriarcal pour Jérusalem, se dit pour sa part étonné de «l’entêtement d’Israël». «Cette persistance à vouloir s’approprier des terres qui ne sont pas les siennes, ne sert en rien la cause de la paix», affirme-t-il.
Le contentieux judiciaire sur la vallée de Crémisan oppose depuis dix ans maintenant les autorités israéliennes aux familles de la région, dont les terres et les propriétés sont menacées par la construction du mur. En mai dernier, la Cour Suprême israélienne avait donné raison aux familles de la vallée, avant de se rétracter début juillet. (apic/plj/rz)
Raphaël Zbinden
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