Accueil du pape émérite Benoît XVI en juillet, visites guidées des jardins Barberini ouverts au public depuis mars 2014, mais pas seulement. Derrière les jardins, l’activité de la ferme pontificale bat son plein. I.MEDIA a rencontré son gérant, Alessandro Reali, affirmant être prêt «tous les jours» à accueillir le pape, pour qui il travaille «par dévotion».
L’ensemble du domaine des villas pontificales de Castel Gandolfo s’étend sur 55 hectares et comprend le Palais pontifical, la villa Cybo et la villa Barberini – un grand parc parsemé d’allées, fontaines, jardins, ruines antiques du Palais de l’empereur Dioclétien -, un observatoire astronomique, et une ferme. Située dans la prolongation de la villa Barberini, cette ferme s’étend elle-même sur près de 20 hectares.
Pie XI, pour manifester son attachement au monde rural, a fait construire cette ferme au début des années 1930. Pendant la seconde guerre mondiale, explique le gérant de la ferme, Alessandro Reali, «le courrier arrivait à Rome avec le lait frais, tout droit de Castel Gandolfo».
Seulement six à sept personnes travaillent d’arrache-pied dans l’exploitation agricole, de 5h du matin jusqu’à parfois 19h. «Nous travaillons tous par dévotion au pape, assure Alessandro Reali. Nous sommes prêts tous les jours à l’accueillir, poursuit-il. Pour ses prédécesseurs, nous savions à l’avance la période de leurs séjours. Lui, il improvise. Nous travaillons donc tous les jours comme s’il pouvait venir demain».
A la ferme, chaque employé a sa spécialité, mais «fait un peu de tout», explique le gérant. L’éleveur de vaches s’occupe aussi du potager, l’apiculteur s’occupe également de la partie phytosanitaire du verger. Un travail de titan: auparavant, 60 personnes faisaient vivre l’exploitation. Avec quelques récompenses toutefois: le soir, Alessandro Reali peut admirer le coucher du soleil depuis la terrasse des jardins à la française de la villa Barberini. Au même endroit, dans les allées bordées de statues, ses enfants ont appris à faire du vélo, et jouent parfois encore dans le labyrinthe. Compte tenu des horaires de travail, certains employés vivent en effet sur place avec leur famille.
Cette exploitation agricole comprend aujourd’hui un verger, un potager, une oliveraie avec un ancien pressoir datant du début du 20e siècle, un poulailler, une étable à veaux et une autre avec des vaches laitières, ainsi qu’une ruche. C’est ainsi que 1000 litres de lait – dont une partie transformée en fromages et yaourts -, 200 œufs, des poulets, des fruits et légumes, du miel ou encore de l’huile d’olive, tous issus d’une agriculture artisanale et biologique, arrivent chaque jour à la cantine du pape et au supermarché du Vatican, l’Annona.
Pour arriver dans l’exploitation, il faut d’abord traverser les jardins Barberini. On entre alors par l’oliveraie, où se dressent 1500 oliviers dont le tronc s’est parfois tordu par l’âge. Un peu plus loin, des vaches paissent tranquillement entre des oliviers et une fontaine antique datant de la villa de l’empereur Dioclétien.
Un peu plus loin, le verger et le potager s’étendent sur cinq terrasses, avec vue sur toute la région du Lazio, où sont cultivés des légumes de saison. Cet été, le pape peut ainsi se régaler d’abricots, de pêches, de poires, de salades, de tomates, de courgettes, de fleurs de courge, d’aubergines ou de poivrons. Un peu plus bas, on trouvera le poulailler, l’enclos à veaux, la laiterie, la ruche.
A la rentrée, après les jardins Barberini, ce sera au tour de la ferme pontificale d’ouvrir ses portes au public, avec dégustation des produits au terme d’un circuit touristique. De quoi compenser les pertes financières que déplorent certains commerçants du village de Castel Gandolfo, déserté par les touristes depuis que le pape se fait plus absent. En attendant, ceux qui voudraient goûter les produits de la ferme peuvent toujours venir frapper à la porte de certaines épiceries de Castel Gandolfo, qui proposent principalement du lait et du yaourt. (apic/imedia/bl/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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