Parmi les concernés, figurent les enfants autrefois placés d’office, les enfants envoyés en institutions, les personnes internées par décision administrative, les victimes de coercition (à savoir d’avortement, de stérilisation ou de castration sans leur accord), les enfants adoptés de force et les gens du voyage, informe la CES.
Jusque dans les années 1970, des enfants et des jeunes ont été placés d’office, sans leur consentement, dans des foyers, souvent tenus par des congrégations religieuses, ou dans des exploitations agricoles. Parce qu’ils étaient pauvres, qu’ils étaient nés hors mariage, qu’ils connaissaient des situations familiales difficiles, parce qu’ils étaient turbulents ou récalcitrants. Ces enfants placés de force ont été exploités dans des fermes ou maltraités physiquement et psychiquement dans des foyers et des centres de redressement.
Le Fonds d’aide immédiate soutient les victimes si elles n’ont pas bénéficié d’autres formes d›aide appropriée. «Cette aide est l’expression d’une reconnaissance générale de l’injustice subie et de la solidarité à l’égard des victimes de mesures de coercition à des fins d’assistance», affirme la CES.
Un projet de loi et une initiative populaire ont été lancés au niveau fédéral, en vue de régler l’aspect financier du sort qu’ont connu les enfants et les adolescents victimes, avant 1981, de mesures de coercition à des fins d’assistance ou de placements extra-familiaux. Un certain délai devra cependant être observé avant que ces mesures financières inscrites dans la loi au niveau national ne puissent s’appliquer, avertissent les évêques suisses. Il faut compter au moins deux ans, ou même jusqu’à quatre ans pour «l’initiative sur la réparation». Pour les concernés, dont beaucoup sont déjà d’un âge avancé ou vivent dans des conditions financières difficiles, ce temps d’attente est très long, reconnaît la CES. C’est pourquoi un fonds d’aide immédiate a été créé sur la base du droit privé, pour permettre entretemps de fournir de façon rapide et non-bureaucratique des prestations pécuniaires à l’intention des celles et ceux qui se trouvent actuellement dans une situation financière particulièrement difficile. Le fonds de solidarité est alimenté par différentes sources, et notamment les collectes réalisées par les Eglises reconnues en Suisse.
D’autres informations au sujet des études menées sur les mesures de coercition à des fins d’assistance et les placements extrafamiliaux se trouvent sur le site internet géré par le délégué aux victimes de mesures de coercition à des fins d’assistance, Luzius Mader.
(apic/com/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/16-aout-collecte-pour-les-victimes-de-placements-forces/