Bâle, 05.08.2015 (cath.ch-apic) Une Britannique de 75 ans, venue en Suisse pour un suicide assisté le 21 juillet, relance la polémique sur le «tourisme de la mort». La Grande-Bretagne s’enflamme, un mois avant un débat parlementaire sur le suicide assisté.
Le décès d’une ancienne infirmière britannique, le 21 juillet dernier à Bâle, remet en question la facilité d’accès du suicide assisté en Suisse. Un article de la Basler Zeitung du 5 août indique que la candidate au suicide assisté, Gill Pharaoh, a été interviewée par le Sunday Times avant son décès. Elle y évoque sa détermination à mourir en dépit d’un état de santé satisfaisant. Mme Pharaoh a choisi l’association Lifecircle, dirigée par le médecin bâlois Erika Preisig.
Le quotidien rhénan indique que Exit et Dignitas, les principales associations suisses d’aide au suicide n’auraient sans doute pas accepté ce cas. En effet, ne seraient tolérées pour un suicide assisté que les personnes au diagnostic vital négatif, ayant de fortes souffrances ou un handicap sévère. Mme Preisig répond qu’elle connaissait bien Gill Pharaoh et que son état de santé pouvait justifier la démarche, puisque la malade avait été auscultée par deux médecins anglais et que la Suisse exige une nouvelle consultation médicale. Au final, le journal bâlois relève que la médiatisation de cette situation a entraîné 25 nouvelles adhésions à Lifecircle en deux jours.
Par ailleurs, les Eglises de Grande-Bretagne se mobilisent à propos du débat parlementaire qui doit se tenir à Londres, le 11 septembre, sur la légalisation du suicide assisté. Beaucoup de chrétiens et de groupes pro-vie sont inquiets de cette loi qui permettrait à des malades en phase terminale ou gravement handicapées de mettre fin à leurs jours.
Encadré
Lifecircle et le suicide assisté
Sur son site Internet, l’association Lifecircle s’implique «pour la dignité de l’humanité ainsi que pour l’autodétermination en situation de difficulté et en fin de vie». Elle est elle-même l’émanation de la fondation Eternal Spirit qui milite pour la légalisation de la mort volontaire assistée dans le monde.
Actuellement, l’aide au suicide est possible en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas ainsi que dans certains Etats américains. Entre 2008 et 2012, 611 personnes originaires de pays étrangers sont venues se suicider légalement en Suisse. (apic/bl)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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