Les chrétiens sont appelés à se rassembler sur les parvis à midi et à l’issu des messes célébrées ce jour-là pour exprimer leur soutien fraternel aux chrétiens d’Orient et prier pour eux. Le diocèse de Fréjus-Toulon accueille plusieurs familles de réfugiés chrétiens, syriens et irakiens, persécutés dans leur pays pour leur foi.
L’initiative lancée par Mgr Dominique Rey a été relayée par d’autres évêques dans leurs diocèses respectifs, à l’instar de Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap et d’Embrun. Ils ont appelé eux aussi leurs fidèles à se rassembler sur les parvis de leurs églises pour manifester leur soutien fraternel aux chrétiens d’Orient vivant une période dramatique.
Face aux persécutions et massacres dont sont victimes les chrétiens, en particulier en Syrie et en Irak, ces diocèses entendent ainsi leur exprimer de vive voix leur solidarité et prier pour eux. «Il s’agit d’un geste de prière, de solidarité, de paix et de foi explique Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon. Nous croyons qu’il peut avoir un vrai impact».
Le jour de la fête de l’Assomption, les cloches sonneront à midi et les chrétiens, comme toutes les personnes de bonne volonté, seront invités à se rassembler sur les parvis de leurs églises pour se recueillir silencieusement pendant quelques minutes avant de prier la Vierge Marie pour la paix dans la région. «Les Orientaux entretiennent souvent une forte dévotion à Marie», explique Mgr Cattenoz, qui précise qu’il s’agira d’une prière à «Marie qui fait tomber les murs», notamment «ceux qui séparent les nations et les peuples qui s’entre-tuent, mais aussi ceux qui divisent les communautés entre elles, y compris en France».
Pour soutenir les chrétiens d’Orient, le groupe «Les Prêtres», appuyés par Mgr Di Falco, a donné deux concerts à l’Olympia à Paris, permettant de récolter la somme de 200’000 euros au profit de l’’Œuvre d’Orient, une association catholique française placée sous la protection de l’archevêque de Paris et dédiée à l’aide aux chrétiens d’Orient depuis 1856. JB
Encadré
La Caritas italienne vient de publier un dossier intitulé «Persécutés: Chrétiens et minorités entre terrorisme et migrations forcées». Il fait la lumière sur les causes des persécutions et donne la parole aux témoins silencieux. Il approfondit de manière particulière le drame de quelque 100 millions de chrétiens victimes de discriminations, persécutions et violences de la part de régimes totalitaires ou d’adeptes d’autres religions. Ce dossier de la Caritas Italie se propose d’atteindre un double objectif: faire la lumière sur les causes de ces persécutions et donner la parole aux témoins silencieux, ces chrétiens qui gardent la foi au risque de leur vie.
Le dossier de Caritas Italie évoque évidemment le drame des chrétiens d’Orient qui font face à la menace de Daech, l’organisation de l’Etat islamique. Mais il y a aussi des drames moins médiatisés, comme ceux des chrétiens de Corée du Nord prisonniers dans des camps, sans parler du sort des chrétiens en Somalie, en Afghanistan ou au Soudan. Caritas Italie écrit qu’entre novembre 2013 et novembre 2014, 4’344 chrétiens ont été tués pour des raisons strictement liées à leur foi.
«Cette barbarie frappe beaucoup d’autres minorités religieuses et ethniques et révèle une augmentation préoccupante de l’intolérance». L’exemple le plus frappant est la prise il y a un an de Mossoul, dans le nord de l’Irak. Le dossier de la Caritas Italie rappelle les centaines de milliers de personnes qui ont dû trouver refuge au Kurdistan irakien. Parmi elles, des chrétiens, des yézidis, et d’autres minorités.
Ce document riche en renseignements économiques, culturels et géopolitiques sur les pays concernés, démontre combien «les prétendues guerres de religion cachent des intérêts politiques et hégémoniques précis». Il montre aussi «le visage réconcilié des différences religieuses comme les Caritas du Proche-Orient le prouvent au travers du travail commun réalisé de plus en plus par des chrétiens et des musulmans». (apic/com/ravat/be)
Jacques Berset
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