L’armée israélienne a violemment dénoncé ce nouveau crime de colons extrémistes, le qualifiant de «terreur juive», selon le quotidien israélien «Haaretz» du 31 juillet. Les assaillants sont quatre colons israéliens qui ont attaqué à l’aube une maison située à l’entrée du village de Douma, alors que ses occupants dormaient. Après avoir incendié une autre maisons avec des cocktails Molotov et inscrit des slogans sur les murs, avec une étoile de David, les hommes masqués se sont enfuis en direction de la colonie de Ma’aleh Ephraim.
Un bébé du nom d’Ali Dawabcheh a été brûlé vif, tandis que son frère Ahmed, âgé de quatre ans, sa mère Eham et son père Saad, très grièvement brûlés, ont été acheminés par hélicoptère vers le Sheba Medical Center, un hôpital israélien de Tel Hashomer.
Les condamnations israéliennes officielles, notamment celle du Premier ministre Benjamin Netanyahu – qui encourage systématiquement les constructions illégales des colons dans la partie arabe de Jérusalem et en Cisjordanie occupée – n’ont pas convaincus les Palestiniens. Les autorités palestiniennes tiennent le gouvernement Netanyahu pour «entièrement responsable» de la mort du bébé. Ce nouvel assassinat est pour elles la «conséquence directe de décennies d’impunité accordée par les autorités israéliennes au terrorisme des colons».
Sentant qu’ils peuvent mener leurs agressions sans grands risques d’être inculpés, les colons extrémistes du courant intitulé «Price Tag» (le prix à payer), commettent des actes de terreur depuis des années, visant notamment les lieux de culte chrétiens ou musulmans. Face à l’absence ou à la faiblesse des poursuites, les vandales sont passés désormais aux menaces visant les personnes.
Un rapport américain sur le phénomène de «Tag Mekhir» et autres aspects de ce vandalisme terroriste, publié l’an dernier, recensait déjà de plus de 400 faits de ce genre, dont la grande majorité est restée sans poursuites. Les attaques se sont poursuivies depuis. L’avant-dernière en date a été l’incendie criminel visant le 18 juin dernier l’église de la multiplication des pains de Tabgha, sur la rive nord-ouest du Lac de Tibériade. Les assaillants avaient, comme de coutume, sprayé des graffitis haineux en hébreu sur les murs.
Les évêques de Terre Sainte sont très préoccupés par le manque de sécurité et par l’absence de réactivité sur la scène politique, et redoutent une nouvelle fois l’escalade de la violence. Le président palestinien Mahmoud Abbas a laissé entendre qu’il allait s’adresser à la Cour pénale internationale (CPI). Les Palestiniens des territoires occupés, qui se sentent impuissant face à ces agressions, demandent une nouvelle fois la protection internationale.
L’ONG israélienne «La Paix Maintenant» a dénoncé le 31 juillet «l’indulgence dont fait preuve le gouvernement envers les violences anti-palestiniennes et les discours de haine». Selon l’organisation de défense des droits humains en Israël «Yesh Din», l’immense majorité des plaintes de Palestiniens après des attaques de colons sont classées sans suite. L’ONG affirme que 7,4 % des plaintes seulement conduisent à des poursuites, et ce n’est qu’un tiers d’entre elles qui aboutissent finalement à une condamnation.
L’organisation israélienne «Rabbins pour les Droits de l’Homme», qui représente plus d’une centaine de rabbins et d’étudiants rabbiniques, a également condamné cet «acte horrible» et présenté ses vives condoléances aux victimes. (apic/haar/be)
Jacques Berset
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