Selon un schéma qui se répète constamment, indique la fondation Aurat, les jeunes filles, souvent mineures, sont enlevées et offertes en épouses au ravisseur ou à un tiers, rapporte le 27 juillet 2015 l’agence d’information vaticane Fides. Il est courant dans la pratique de faire recours à des menaces et à des pressions sur les victimes et sur leurs familles. Si les proches déposent plainte, le ravisseur fait de même, accusant la famille d’origine et soutenant que la jeune femme s’est convertie librement. Lorsque cette dernière est appelée à témoigner devant un magistrat, elle est soumise à des menaces et des pressions indicibles, assure le rapport. La victime confirme ainsi souvent la version de son ravisseur, conduisant à l’archivage du cas.
«De telles affaires ne sont pas suivies d’enquêtes sérieuses qui démontreraient ce phénomène et le mécanisme qui s’instaure dans ce cadre», dénonce le rapport. Un problème crucial concerne le fait qu’à la suite du dépôt de plainte, les jeunes femmes, fragiles et vulnérables, demeurent sous la garde de leurs ravisseurs et subissent des traumatismes et des violences en tout genre. On leur fait notamment comprendre qu’elles sont désormais musulmanes et que si elles changent de religion, elles seront punies de mort pour apostasie. Le rapport invite la police et les autorités civiles pakistanaises à révéler ces pratiques et à sauver les jeunes filles issues des minorités religieuses. La fondation Aurat présente également une proposition de loi visant à empêcher les conversions forcées. (apic/fides/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse