Le politicien américain Wesley Clark, ancien chef des forces armées du pays, a tenu un discours étonnamment extrémiste suite à l’attaque qui a causé la mort de cinq militaires, le 16 juillet dernier. Le tueur était un Palestinien musulman radicalisé de 24 ans. Le Démocrate Wesley Clark est en effet connu pour avoir mené en 2004 une campagne présidentielle aux accents très progressistes. Interviewé sur la chaîne MSNBC, il a néanmoins parlé favorablement des camps d’internement mis en place lors de la Seconde guerre mondiale pour les «sympathisants» du Japon et de l’Allemagne nazie. «Si quelqu’un à l’époque soutenait l’Allemagne nazie au dépens des Etats-Unis, nous ne parlions pas de liberté d’expression, nous le mettions dans un camp», a asséné le politicien. Il a ensuite affirmé qu’il était du devoir du pays d’isoler les musulmans radicaux de la «communauté normale, pour toute la durée du conflit». Il faut noter que les Etats-Unis se sont officiellement excusés en 1988 pour l’internement souvent arbitraire de plus de 100’000 Nippo-américains soupçonnés de collusion avec l’ennemi.
Franklin Graham, fils du très populaire pasteur Billy Graham et une voix très influente dans les milieux conservateurs américains, a lui carrément appelé à la mise en détention de tous les musulmans du pays. Il a également demandé que le gouvernement interdise toute immigration de musulmans aux Etats-Unis. «Tout musulman qui arrive dans ce pays a le potentiel pour être radicalisé, et ils commettent leurs tueries afin d’honorer leur religion et le prophète Mahomet», a déclaré le leader religieux.
Suite à l’attaque de Chattanooga, des initiatives personnelles islamophobes ont également surgi dans divers lieux des Etats-Unis. Un armurier de Floride a par exemple déclaré son magasin «Muslim free zone» (zone sans musulmans). Dans une vidéo, l’homme affirme qu’il refuse «d’armer et d’entraîner ceux qui désirent faire du mal à mes compatriotes». (apic/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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