«La dégradation de l’environnement et la dégradation sociale relèvent d’une même logique de libéralisation et de marchandisation des objets, des ressources naturelles, des personnes humaines, soumises aux seules lois du marché ou de l’intérêt immédiat et non plus à une quelconque norme naturelle ou spirituelle supérieure», a affirmé Anne Hidalgo dans la salle du Synode au Vatican. «La crise qui frappe notre monde est donc globale, à la fois économique, sociale, écologique et morale», a-t-elle soutenu avant de renchérir : «C’est une crise de civilisation».
Dans un discours aux accents bergogliens, Anne Hidalgo a aussi soutenu que «l’hyper-capitalisme financier, fondé sur la recherche insatiable du profit de court terme, n’est pas viable, pas davantage que le productivisme forcené, la foi aveugle dans la technique et l’exploitation sans limites des individus et de l’environnement». Dès lors, l’élue socialiste a salué le fait que «l’Eglise s’est aujourd’hui pleinement emparée de ces questions et tend à remplir, avec une force extraordinaire, sa mission de ›conscience de la mondialisation’».
Anne Hidalgo a alors assuré que «responsables religieux et responsables politiques doivent entretenir un dialogue fructueux afin d’œuvrer à une mondialisation plus maîtrisée et plus juste, et de renouer le lien entre l’homme et la nature, dont il est partie intégrante, en réduisant l’emprise de l’idéologie relativiste, individualiste et consumériste qui règne aujourd’hui». Et la maire de Paris de saluer «l’extraordinaire travail mené aujourd’hui par l’Eglise, sous l’impulsion du Saint Père, pour comprendre et endiguer la traite des êtres humains».
Notant que «ce sont très souvent les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes (…) des phénomènes liés au réchauffement climatique, devenant ainsi de plus en plus vulnérables aux trafics que nous venons d’évoquer», Anne Hidalgo a ensuite soutenu que «crise écologique et crise sociale se nourrissent l’une l’autre». Assurant que «l’Eglise a fait de l’environnement une préoccupation centrale», la maire de Paris a alors salué à cet égard l’Encyclique ‘Laudato si’ du pape François «dont la puissance extraordinaire et inédite résonne déjà dans le monde entier et va peser avec force dans le débat mondial sur cette question». Paris accueillera en décembre prochain le sommet mondial sur le climat COP 21. (cath.ch-apic/imedia/ami/ce)
Catherine Erard
Portail catholique suisse