Ce colloque fait également écho à un autre texte majeur du pape François, l’Encyclique Laudato Si’, sur une écologie intégrale, publiée en juin dernier, dans lequel le pape aborde aussi divers problèmes liés à l’industrie de l’extraction de minéraux. Dans un message saluant cette initiative, envoyé au début des travaux, le pape cite d’ailleurs son encyclique et invite tous les interlocuteurs, gouvernants, entrepreneurs, investisseurs, consommateurs, à agir comme une unique famille humaine. «L’ensemble du secteur minier est indubitablement appelé à réaliser un changement radical de paradigme», écrit aussi le pape dans ce message.
Dialoguer avec les entreprises minières
Le séminaire réunit une trentaine de représentants de communautés touchées par les activités minières, de l’Amérique à l’Asie en passant par l’Afrique, ainsi que des membres de conférences épiscopales, des congrégations religieuses et réseaux tels que Caritas, CISDE (Coopération internationale pour le développement et la solidarité) et le réseau latino-américain Iglesias y mineria. Il fait suite à une première journée de réflexion organisée le 27 septembre 2013 avec 24 grands dirigeants de sociétés minières au Vatican, et doit préparer une deuxième journée de ce type, prévue du 17 au 19 septembre prochains. L’objectif, précise le cardinal Turkson, est de coordonner les différentes initiatives déjà existantes au niveau local pour une nouvelle initiative de niveau international, au nom du Saint-Siège, qui puisse dialoguer avec les dirigeants des entreprises minières.
Lors de la présentation à la presse de ce séminaire, plusieurs personnes victimes des activités minières en Inde, au Brésil, au Chili et en République démocratique du Congo ont fait part de leur témoignage. La Brésilienne Patricia Generoso Thomas a par exemple expliqué comment une entreprise minière a pollué l’eau potable de sa ville dans l’Etat du Minas Gerais au Brésil. Dans un témoignage poignant, le Congolais Héritier Wembo Nyama a raconté comment il fut jeté au feu, torturé et menacé de mort pour avoir manifesté et réclamé un espace pour travailler après l’arrivée d’une multinationale d’extraction de métaux qui avait chassé de nombreux habitants de sa région. A présent brûlé au bras et à la main, il n’est plus en mesure d’exercer son métier d’orpailleur. «J’ai une femme, des enfants et une petite sœur à nourrir», a-t-il expliqué d’une voix lasse. (apic/imedia/bl/mp)
Maurice Page
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