Belgique: Pour qui sonne le glas?

Saint-Hubert, 07.07.15 (cath.ch-apic) Le 24 juin dernier, le bourgmestre de la ville de Saint-Hubert, dans le sud de la Belgique, ordonnait la fermeture de la basilique Saint-Pierre pour des raisons de sécurité. Le doyen, l’abbé Philippe Goosse, ne l’entendait cependant pas de cette oreille. Il a fait sonner le glas! Depuis, l’église est partiellement rouverte.

Les histoires de maires qui bataillent avec les curés, à la Don Camillo et Peppone, sont assez courantes en Belgique où la propriété des églises revient généralement aux communes. Défaut d’entretien, rénovations coûteuses, utilisations abusives, les sujets de querelle ne manquent pas.

Principale église de la ville de Saint-Hubert, la basilique Saint-Pierre fait partie des joyaux de l’architecture. Elle est inscrite au patrimoine de Wallonie et fait partie des lieux incontournables du tourisme dans le sud du pays, ne serait-ce que pour aller voir le cénotaphe de saint Hubert. Problème: l’édifice est mal en point et depuis quelques années, des chutes de pierres ont été constatées à plusieurs reprises, avec une grosse frayeur en 2012 lors de la grand-messe pendant les fêtes de la chasse qui a failli coûter la vie à un des sonneurs. Des filets de sécurité ont donc été placés depuis et des travaux de sécurisation ont été faits. Depuis de nouvelles chutes de pierre n’ont plus été déplorées.

Principe de précaution excessif

C’est pourquoi, la décision de fermer l’accès de l’église a beaucoup surpris le doyen. Principe de précaution excessif? L’abbé Philippe Goosse a refusé la fermeture. «J’ai fait sonner le glas vendredi dernier, à 15h, pour signifier la mort de la basilique, a-t-il expliqué. Il faut dire que de nombreuses personnes étaient rassemblées sur la place. Elles souhaitaient entrer à la basilique mais la commune en avait fait interdire l’accès. J’étais meurtri et c’est pour cela que j’ai pris cette décision. Peut-être que je ne l’aurais pas fait ailleurs, mais ici, à Saint-Hubert, c’est un peu comme avec Don Camillo et Peppone.»

Le coup des cloches a eu son effet puisque le bourgmestre a autorisé la réouverture de la basilique. La commune a demandé que le filet de soutien de la nef centrale soit consolidé. Des barrières ont été installées afin d’interdire l’accès des visiteurs et des fidèles aux basses nefs et au déambulatoire.

«J’ai demandé à mes paroissiens de prendre le «casque de la foi» pour venir à la messe, commente le doyen Goosse. Pour le reste, j’espère que les choses vont suivre leur cours. J’espère que tout sera en ordre pour les fêtes de la chasse en automne.» (apic/infocatho.be/mp)

 

Maurice Page

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