Fin d’un feuilleton judiciaire pour le moins étonnant. Selon le journal La Croix, l’avocat et ancien maire écologiste de Veigné, dans la banlieue de Tours, Joël Thalineau, n’acceptait pas l’inhumation du cardinal Jean Honoré dans la cathédrale Saint-Gatien, comme une douzaine de ces prédécesseurs.
Selon lui cette inhumation était contraire «au caractère laïc de la République» et contraire au principe d’égalité des citoyens devant les charges publiques». Il n’y avait à ses yeux aucune raison qu’un cardinal puisse être inhumé dans une cathédrale, si un laïc ne pouvait pas l’être. «Le désir d’être inhumé dans la cathédrale de Tours est contraire à l’obligation d’humilité des pasteurs de la foi». En tant que membre de la communauté chrétienne, l’ancien maire estimait encore cette inhumation contraire au droit canon de l’Eglise catholique qui ne fait pas, selon lui, de distinction entre les évêques et les fidèles.
Débouté par le tribunal administratif d’Orléans en février 2014, Joël Thalineau a fait recours. La cour administrative d’appel de Nantes, qui confirme la décision prise en première instance, estime que «si les dispositions (…) du Code général des collectivités territoriales prévoient qu’aucune inhumation ne peut avoir lieu dans les édifices religieux clos et fermés servant à la célébration des cultes, elles ne font pas obstacle à ce que (…) le ministre de l’intérieur autorise, à titre exceptionnel, l’inhumation dans une église, conformément à une tradition ancienne d’un desservant y ayant célébré le culte».
L’inhumation d’évêques et de cardinaux dans leur cathédrale est une tradition dans l’Eglise catholique. Le cardinal Jean-Marie Lustiger est inhumé dans la crypte de Notre-Dame de Paris, le cardinal Carlo Maria Martini l’est dans la cathédrale de Milan et, plus proche de chez nous, Mgr Bernard Genoud repose dans le caveau de la cathédrale de Fribourg comme ses prédécesseurs.
Le cardinal Honoré pourra donc continuer à reposer dans la cathédrale de Tours conformément à son souhait. L’ex-maire de Veigné pourra lui se consoler, la cour a renoncé à exiger de l’avocat les 3000 euros d’indemnités réclamés par le ministère de l’intérieur pour «surcroît de travail» occasionné à ses services par son recours. (apic-cath.ch/lacroix/ce)
Catherine Erard
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