Le financement des tâches pastorales constitue l’une des missions premières de la Conférence centrale et le principal domaine de collaboration avec la Conférence des évêques. Réussir à établir une vision commune et des réglementations claires entre responsables de la pastorale et autorités de droit public ecclésiastique est une étape importante de la collaboration souhaitée. Après l’adoption d’un projet de texte par les évêques lors de leur assemblée ordinaire début juin, ce fut au tour de l’assemblée plénière de la RKZ de se prononcer dans le même sens. La CES et la Conférence centrale devraient se prononcer en septembre 2015 sur un projet de convention de collaboration pour la mise en œuvre du contrat.
Depuis que l’Action de Carême a décidé de se concentrer sur sa mission première, à savoir l’aide au développement, la responsabilité de recueillir les fonds nécessaires à la pastorale aux niveaux national et régional incombe désormais essentiellement à la Conférence centrale. Les délégués ont approuvé dans ce sens une nouvelle augmentation de 3% du montant cible de leur contribution quand bien même la situation financière de plusieurs corporations ecclésiastiques cantonales reste tendue.
Le budget de la Conférence centrale adopté pour 2016 prévoit des recettes de 11,5 millions de francs. Quelque 10 millions seront affectés au financement des tâches pastorales, tandis que 0,5 million servira au paiement des redevances de droits d’auteur dues par l’ensemble des institutions ecclésiales. Le reste sera utilisé pour le financement de la structure de la Conférence centrale.
En 2017, la Suisse célébrera le 600e anniversaire de la naissance de Nicolas de Flüe. Au même moment, les solennités organisées pour les 500 ans de la Réforme battront leur plein. Ces deux commémorations sont importantes sur le plan œcuménique et pour toute la société suisse. De la figure de Nicolas de Flüe émerge non seulement le mystique mais aussi le médiateur politique incarnant les valeurs de modestie, de tolérance, d’ouverture, de sens des responsabilités et du bien commun. De même, la Réforme n’a pas été un événement uniquement religieux mais aussi culturel et intellectuel qui a durablement marqué l’évolution politique de la Suisse.
C’est dans cette perspective que la Conférence centrale a décidé d’allouer une contribution financière substantielle à l’association de soutien «600 ans de Nicolas de Flüe» ainsi que des fonds pour des manifestations œcuméniques mises sur pied dans le cadre de la commémoration de la Réforme.
Le renouvellement des contrats de prestations avec l’Institut du droit des religions de l’Université de Fribourg et la chaire d’enseignement de droit canonique et de droit public ecclésiastique à la faculté de théologie de l’Université de Lucerne ont été accepté d’emblée. Accomplir un travail sérieux au niveau juridique, offrir des parcours de formation de qualité et diffuser des informations crédibles revêt une grande importance, rappelle la RKZ. La présence de symboles religieux dans les lieux publics, la reconnaissance officielle d’autres communautés religieuses, la prévention de brutalités et de violations des droits humains au nom de la religion ou encore l’avenir du financement de l’Eglise sont quelques exemples de ces réflexions.
La RKZ s’est aussi félicité de l’adoption le 14 juin 2015 par 67% des voix d’un nouveau projet de constitution de l’Eglise cantonale dans le canton de Schwytz. L’heure est venue pour les catholiques schwytzois de participer à la Conférence centrale non plus en tant qu’invités mais comme membres à part entière, avec tous les droits et obligations.
Encadré
L’assemblée plénière de la RKZ a aussi été l’occasion d’un débat sur le thème «Eglise et politique» entre la conseillère aux Etats argovienne Pascale Bruderer et l’évêque de Bâle, Mgr Felix Gmür. La discussion a mis en évidence de nombreuses convergences sur des préoccupations fondamentales: l’Eglise ne peut ni ne doit se tenir à l’écart de la politique. Ses membres sont appelés à assumer leurs responsabilités, car la société a besoin de valeurs et d’éthique, de cohésion et de solidarité. Dans sa conclusion l’évêque de Bâle a souhaité que les paroisses et les communes ecclésiastiques se demandent «à quoi les gens peuvent remarquer que des chrétiens vivent ici». (apic/com/mp)
Maurice Page
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