Le pape François effectuera en Amérique latine son 9e voyage apostolique en faisant étape en Equateur, en Bolivie et au Paraguay. Ce périple est placé sous sur le thème de la joie de l’évangélisation. Des foules nombreuses sont attendues dans chacun des pays.
Au cours de ce voyage apostolique, le pontife de 78 ans prendra l’avion à sept reprises pour un total de plus de 24 000 kilomètres parcourus. Il s’agit d’un des plus longs voyages de son pontificat, revenant pour la deuxième fois sur son continent d’origine – après le Brésil en juillet 2013. L’Argentine, son pays natal, l’attendra encore.
Outre les rendez-vous protocolaires habituels ainsi que les messes et les rencontres avec le clergé, l’épiscopat local ou des jeunes, le pape François effectuera de nombreuses rencontres à caractère social, auprès de personnes démunies, de paysans sans-terre, des communautés indigènes, mais aussi des personnes âgées, des détenus et des enfants malades. Il visitera par exemple une maison de retraite tenue par les Missionnaires de la charité et rencontrera des indigènes d’Amazonie en Equateur. En Bolivie, il visitera la prison de haute sécurité de Santa Cruz et participera à une rencontre des mouvements populaires. Il visitera au Paraguay un hôpital pour enfants ainsi qu’un quartier pauvre d’Asunción.
Le pape François partira le 5 juillet à 9h (heure locale, GMT +2) de l’aéroport romain de Fiumicino pour 13h de vol en direction de la capitale de l’Equateur, Quito, où il est attendu à 15h (heure locale, GMT -5). C’est à l’aéroport international de Quito qu’aura lieu la cérémonie de bienvenue au cours de laquelle le pape prononcera son premier discours sur le sol équatorien. Suivra un long parcours en papamobile sur huit kilomètres, le long des rues de la capitale, où est attendue une foule nombreuse.
Dès le lendemain matin, 6 juillet, le pape effectuera 50 minutes de vol jusqu’à Guayaquil, la ville la plus peuplée du pays. Il y visitera le Sanctuaire de la Divine miséricorde, à l’architecture moderne, dont la construction fut achevée en 2013. Le sanctuaire étant de taille réduite, c’est un peu plus loin, dans le parc Samanes, que le pape François célébrera une messe géante, sur le thème de la famille. Plus d’un million de personnes sont attendues pour ce rassemblement.
Le pape déjeunera ensuite avec la communauté jésuite du collège Javier, qu’il connaît personnellement. Alors qu’il était archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio y envoyait parfois des jésuites argentins pour leur formation. Il repartira ensuite pour la capitale où il est attendu en fin d’après-midi. A 19h, il se rendra au palais présidentiel de Quito pour une rencontre avec le président de la République Rafael Correa. Après quoi le pape se rendra à pied à la cathédrale de Quito, près du palais présidentiel. A la cathédrale, le pontife adressera un bref salut aux fidèles.
Le 7 juillet est la journée la plus chargée du pape en Equateur. Il rencontrera en début de matinée les évêques des 25 diocèses du pays au Palais des congrès du parc du Bicentenaire. A 10h30, sur cet ancien aéroport de la ville reconverti en parc, il célèbrera la messe, sur le thème de l’évangélisation des peuples. Là encore, près d’1,5 million de personnes sont attendues. Certaines lectures seront effectuées en langue amérindienne quechua.
Dans l’après-midi, une rencontre avec le monde de l’école et de l’université aura lieu à l’Université pontificale catholique de l’Equateur. Une rencontre importante est prévue avec des représentants de la société civile à l’église Saint-François. Des représentants de l’entrepreneuriat industriel et rural, ainsi que des chefs de populations indigènes d’Amazonie prendront la parole. Le pape François leur répondra dans un discours. Après quoi il se rendra en privé à 19h15 dans un haut lieu jésuite de Quito, la Iglesia de la Compania, où il se recueillera devant l’icône de la Notre-Dame des douleurs.
Le lendemain, 8 juillet, le pape François visitera en début de matinée une maison de retraite tenue par les sœurs Missionnaires de la charité, congrégation fondée par Mère Teresa. Puis, il présidera une rencontre avec le clergé, les religieux, les religieuses et les séminaristes au sanctuaire marial national du village d’El Quinche, dans la montagne, à une cinquantaine de kilomètre de Quito. La statue de la Vierge d’El Quinche, déclarée en 1985 patronne de l’Equateur, est l’objet d’une grande dévotion populaire. Au terme de cette rencontre, il se rendra à l’aéroport de Quito pour s’envoler à12h pour La Paz, en Bolivie.
Après un peu plus de trois heures de vol, en particulier au-dessus du Pérou, le pape François atterrira à 16h15 (heure locale, GMT -4) dans le plus haut aéroport du monde, à El Alto, à 4000 mètres d’altitude. Dès son arrivée, le pape François effectuera un premier discours devant le président Evo Morales, avant d’effectuer un bain de foule en papamobile au milieu de centaines de milliers de personnes. Le pape arrivera ensuite à La Paz, capitale administrative du pays, située une dizaine de kilomètres plus loin, à 3600 mètres d’altitude. En raison des risques du mal d’altitude, le pape n’y restera que quelques heures.
Au cours de son transfert vers La Paz, le pape s’arrêtera quelques minutes, le temps d’une prière silencieuse, devant la place où fut assassiné, après avoir été arrêté puis torturé, en mars 1980, le jésuite espagnol Luis Espinal, sous la dictature de Luis Garcia Meza. Son assassinat eut lieu deux jours avant celui de l’évêque salvadorien récemment béatifié Oscar Romero.
Une rencontre privée est prévue à 18h avec le président et ancien syndicaliste Evo Morales, au Palais du gouvernement. Une heure plus tard, le pape se rendra à pied dans la cathédrale de La Paz, où il rencontrera les autorités civiles boliviennes, des personnalités du monde de la culture et du volontariat, ainsi que le corps diplomatique. Le pape prononcera alors un nouveau discours. A 20h, moins de quatre heures après son arrivée, il s’envolera pour la grande ville de Santa Cruz de la Sierra, où il est attendu à 21h15. Située près de 900 km à l’est de La Paz, à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, et dans le bassin amazonien, sa géographie et sa température sont très différentes des autres villes boliviennes situées sur les Andes. Là aussi, l’accueil d’une foule massive et très chaleureuse est prévisible.
Le 9 juillet, le chef de l’Eglise catholique célèbrera la messe sur la Place du Christ-Rédempteur, au cours du 5e Congrès eucharistique national. Sur la place, figure une statue du Christ-Rédempteur, inaugurée 54 ans plus tôt lors du précédent congrès eucharistique. 1 à 2 millions de fidèles sont attendus. Des lectures en langues quechua et aymara sont prévues. A la fin de cette messe, le pape doit remettre des croix missionnaires pour le prochain colloque missionnaire d’Amérique latine prévu en 2018, toujours sur le thème de l’évangélisation du continent. En fin d’après-midi, à l’école Don Bosco, le pontife prendra la parole devant des prêtres, religieux, religieuses et séminaristes après avoir écouté leurs témoignages.
Il participera ensuite à la deuxième Rencontre mondiale des Mouvements populaires au parc des expositions Expo Feria, après une première rencontre au Vatican en octobre 2014. Comme pour la première édition, le président Evo Morales participera en tant qu’ancien syndicaliste défenseur des planteurs de feuille de coca. Participeront à cette rencontre des cartoneros (collecteurs de carton servant au recyclage), travailleurs précaires, paysans sans-terre, habitants de bidonvilles, indigènes et migrants. Le pape François conclura la rencontre par un discours.
Le lendemain, 10 juillet, le pape se rendra dans l’immense prison de Santa Cruz, Palmasola, véritable village carcéral qui compte quelque 3500 détenus et fut le théâtre en 2013 de violentes émeutes entre bandes rivales au cours desquelles 31 personnes furent tuées. Dans cette prison vivent des familles entières, dont de nombreux jeunes enfants auprès de leurs parents détenus. Le pape François écoutera des témoignages de détenus avant de tenir un discours. Il se rendra ensuite à la rencontre des évêques de Bolivie avant de quitter le pays à la mi-journée pour s’envoler en direction du Paraguay voisin.
Au terme de 2 heures de vol, le pape François arrivera à 15h (heure locale, GMT -4) à l’aéroport international d’Asunción, la capitale du Paraguay, où aura lieu la cérémonie de bienvenue. Là, il bénira les plaques commémoratives de la visite de Jean Paul II en 1988. Un hommage floral et une chorégraphie traditionnelle l’attendront sur place. Le pape rendra ensuite visite à 18h au président de la République Horacio Cartes, au Palais de López. C’est là, dans les jardins de la résidence présidentielle, qu’il prononcera un premier discours devant les autorités paraguayennes et le corps diplomatique, avant d’écouter des musiques issues de l’époque des réductions jésuites. Ayant notamment découvert les capacités musicales du peuple guarani, les jésuites leur ont appris la musique baroque, et composé de nombreuses pièces pour eux.
Le 11 juillet, le pape visitera tôt dans la matinée l’hôpital général pédiatrique Ninos de Acosta Nu. Il célébrera ensuite la messe sur le parvis du Sanctuaire marial de Caacupé, à une cinquantaine de kilomètres d’Asunción. Les fidèles y vénèrent la statue de Notre-Dame des miracles, également très importante pour le pape argentin. Une forte présence de fidèles de l’Argentine voisine est prévue à cet événement. Au terme de la messe, le pape François consacrera le Paraguay à l’Immaculée conception de Marie.
De retour à Asunción, à 16h30, le pape François participera à une rencontre avec des représentants de la société civile au stade León Condou de l’école San Jose. Il écoutera notamment des questions d’agriculteurs et des indigènes avant de tenir un discours. Evêque du diocèse rural de San Pedro Apostol, Mgr Pierre Jubinville attend beaucoup de la visite du pape. «Nous vivons une sorte d’asphyxie des pauvres dans le milieu rural, qui doivent migrer vers la ville à cause de la monoculture», explique-t-il à I.MEDIA. «Des milliers de personnes sont asphyxiées par les dettes, les pesticides, la pression économique à cause des grands propriétaires», témoigne encore le prélat canadien, se réjouissant que ces thèmes soient déjà abordés dans l’Encyclique Laudato Si’.
Le pape présidera en fin de journée, le 11 juillet, l’office des vêpres à la cathédrale d’Asunción, en présence des évêques, des prêtres, des diacres, religieux, religieuses, séminaristes et des mouvements catholiques.
Au dernier jour de son voyage en Amérique latine, le 12 juillet, le pape François se rendra dans le quartier pauvre de Banado Norte, à la périphérie d’Asunción où vivent quelque 23 000 familles depuis plus d’une trentaine d’années. Cette zone située le long du fleuve Paraguay, régulièrement victime d’inondations, abrite de nombreux chiffonniers. Le pape écoutera des témoignages de deux habitants et leur adressera un bref salut avant de prier avec eux.
Le pape célèbrera ensuite la messe au parc Nu Guazú où des prières en guarani seront lues. 1,5 million de personnes y sont attendues. Il rencontrera ensuite les évêques du Paraguay à la nonciature apostolique et déjeunera avec eux. Il présidera enfin une rencontre avec les jeunes sur les bords du fleuve Costanera. Là, il écoutera le témoignage de deux jeunes, tiendra son dernier discours du voyage et remettra au jeunes une croix missionnaire.
En direction de l’aéroport d’Asunción, une énième étape est prévue au centre commercial Ycuá Bolanos, détruit par un incendie en 2004 qui fit 400 morts et 500 blessés, dont de nombreux enfants. Le pape récitera une prière et effectuera une bénédiction. Son départ en avion est prévu à 19h en direction de Rome, où il est attendu le 13 juillet vers 13h45 (heure locale, GMT +2), à l’aéroport de Ciampino. (apic/imedia/ami/mp)
Maurice Page
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