Le quotidien romand 24 Heures du 2 juillet revient sur le site archéologique du sanctuaire de la Grange des Dîmes, à l’occasion de la sortie du 20e volume de la série Aventicum, qui présente l’étude des vestiges du temple carré et du temple polygonal qui étaient situés sur le flanc sud-est de la colline du bourg médiéval d’Avenches. A travers une reconstitution archéologico-historique, l’auteur Philippe Bridel souhaite démontrer l’originalité de cet enclos sacré, qui permet d’ajouter un élément à la compréhension du développement urbain de la capitale des Helvètes.
Les origines encore mal connues de ce lieu remonteraient au moins à la fin du Ier siècle av. J.-C. «Avec ces deux temples gallo-romains, nous sommes peut-être face à une nouvelle synthèse locale entre la forme architecturale des Helvètes et celle des Romains», explique l’auteur. Ces deux lieux de culte symboliseraient donc la volonté des Helvètes, élites traditionnelles de la ville, de renouveler leurs cultes pour les adapter à celui de Rome, qui a su garder l’autonomie des religions présentes dans ses colonies.
Mais ce secteur de l’ancien temple romain n’aurait pas été abandonné à la fin de l’Antiquité. On y aurait construit encore des bâtiments et le lieu de culte aurait fini par être entouré de sépultures chrétiennes. Pour plusieurs spécialistes, le temple aurait ainsi été réutilisé en église, bien que les preuves archéologiques soient ténues, souligne 24Heures.
Le site a été relié à saint Pancrace, puis à saint Symphorien, un martyr très célèbre au haut Moyen Age. Selon la tradition, l’église était celle du premier évêque d’Avenches (de 573 à 592 de notre ère), Marius, avant que l’évêché soit transféré à Lausanne. (apic/24H/rz)
Raphaël Zbinden
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