La Fraternité a été reconnue officiellement comme catholique par l’Etat en Argentine. L’effet est juridique, administratif, sans implication sur l’état des relations générales de la Fraternité, avec l’Eglise officielle, explique Mgr Fellay. «Mais le deuxième effet est difficile à évaluer correctement. Il n’y a aucun doute sur le fait que le pape François, alors cardinal Bergoglio, avait promis d’aider la Fraternité à obtenir la reconnaissance par l’Etat argentin de notre société comme catholique et qu’il a tenu sa promesse. Cela oblige à penser qu’il nous considère bien comme catholiques.»
Dans le même ordre d’idées, Mgr Fellay été nommé juge de première instance par le Vatican pour le procès d’un prêtre de la Fraternité. Mgr Fellay rappelle que le fait n’est pas nouveau. «Il s’agit effectivement d’une marque de bienveillance, et de bon sens. C’est ce que l’on remarque dans l’Eglise romaine à travers son histoire: son réalisme, capable de dépasser des problèmes canoniques, juridiques, pour trouver des solutions à des problèmes bien réels.»
Selon Mgr Fellay, la FSSPX est traitée différemment d’une instance romaine par rapport à une autre. «La Congrégation des religieux, par exemple, nous considère toujours comme schismatiques (elle a déclaré excommunié, en 2011, un prêtre qui nous rejoignait), alors que ce n’est pas le cas d’autres congrégations ou du pape lui-même».
A propos de la visite, Il y a quelques semaines, des séminaires de la Fraternité ont reçu la visite d’envoyés du Vatican, le cardinal Brandmüller, et Mgr Schneider Mgr Fellay souligne que «le lien avec l’Eglise est vital. Les dates et lieux de ces visites ont été laissés à mon choix, le Vatican a proposé des noms.» Selon lui les évêques se sont montrés très satisfaits. «Ils nous ont félicités sur la qualité de nos séminaristes. Il ne fait aucun doute qu’ils ont conclu de ce premier contact rapproché que nous étions une œuvre d’Eglise».
Par rapport à la situation interne de la Fraternité, Mgr Fellay évoque un grave risque de séparation et fustige les dissidents. «Voyez la caricature de la Tradition qui se fait appeler la «Résistance». Il s’agit d’un esprit non catholique, quasi sectaire, dont nous ne voulons pas, un mouvement qui reste replié sur lui-même, avec des gens qui pensent qu’ils sont les seuls bons, les seuls justes sur la terre : cela n’est pas catholique». Mais pour le supérieur, «la grande partie de la Fraternité est saine et ne veut pas sombrer dans ces illusions». (apic/dici/mp)
Maurice Page
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