Louis et Zélie Martin seront canonisés en même temps que Vincenzo Grossi (1845-1917), fondateur en Italie de l’Institut religieux des filles de l’oratoire, et la religieuse espagnole Marie de l’Immaculée Conception (1926-1998), supérieure générale des Sœurs de la Compagnie de la Croix.
Lors de la messe d’ouverture du Synode extraordinaire des évêques sur la famille d’octobre 2014, le pape avait vénéré les reliques des époux Martin. Le 18 octobre prochain, l’Eglise fêtera aussi la Journée missionnaire mondiale. Une journée placée sous le patronage de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (1873-1897), l’une des neuf enfants de Louis et Zélie Martin.
Après leur béatification par Benoît XVI (2005-2013) le 19 octobre 2008, la canonisation des parents de la petite Thérèse est rendue possible par la guérison miraculeuse qui leur est attribuée, reconnue après un examen de la Congrégation pour les causes des saints. Il s’agit de la guérison inexpliquée d’une petite fille originaire du diocèse de Valence, en Espagne. La petite Carmen, née prématurément, était atteinte de multiples complications qui mettaient sa vie en danger. Une hémorragie cérébrale très grave aurait pu entraîner des dommages irréversibles. Ses parents obtinrent sa guérison en priant Louis et Zélie Martin, qu’ils ne connaissaient pas, sur les conseils d’un carmel proche de Valence.
C’est la première fois que l’Eglise catholique canonise un couple marié avec enfants. D’autres couples ont déjà été béatifiés au cours de béatifications collectives, mais jamais le Vatican n’a reconnu par la suite leur sainteté. En 2001, Jean Paul II avait aussi béatifié un couple d’Italiens, Luigi Beltrane Quattrochi (1880-1951) et Maria Corsini (1884-1965), mais ces derniers n’ont pas encore été proclamés saints.
Mariés en juillet 1858, les époux Martin auront partagé 19 années de vie conjugale. La correspondance de Zélie révèle notamment la participation de Louis à l’éducation des enfants, son choix professionnel de renoncer à son activité d’horloger pour seconder sa femme dans la direction de la fabrique de dentelle qu’elle a fondée. Les lettres suggèrent également que Zélie était une épouse aimante et une mère comblée bien qu’éprouvée par la naissance de neuf enfants. Fervents catholiques, Louis et Zélie assistent chaque matin à la messe de 5h30. Ils pratiquent le jeûne et la prière en famille, respectent le repos du dimanche, visitent des personnes âgées, des malades et mourants, et accueillent parfois des pauvres à leur table.
Après la longue épreuve du cancer qui emporte Zélie à 46 ans ans, le 28 août 1877, Louis, veuf, décide de vivre à Lisieux, au nord-ouest de la France, auprès de sa belle-famille. Après l’entrée de sa fille Thérèse au Carmel, il doit à son tour faire face à l’épreuve d’une maladie et meurt le 29 juillet 1894, à 71 ans. Tous deux avaient pensé à s’engager dans la vie religieuse avant de se marier. Sur leurs neuf enfants – dont quatre morts en bas âge – cinq ont épousé la vie religieuse. (apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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