Le pape François a ainsi créé par motu proprio ce nouveau dicastère qui regroupera huit entités de communication du Vatican: le Conseil pontifical des communications sociales, la Salle de presse du Saint-Siège, Radio Vatican, le Centre de télévision du Vatican, L’Osservatore Romano et son département photo, la Librairie éditrice vaticane, la typographie vaticane, et le service internet.
Chacune de ces entités, pour le moment, continue de poursuivre ses activités, mais sous la houlette du nouveau dicastère: «ces organismes (…) devront poursuivre leurs activités propres, peut-on lire dans le motu proprio, mais en se conformant aux indications données par le Secrétariat pour la communication». Ces entités seront cependant incorporées dans ce nouveau dicastère dans les temps établis, écrit le pape François dans son motu proprio.
Le site internet du Saint-Siège, www.vatican.va, et le compte Twitter du pape, @pontifex, seront désormais gérés par le nouveau dicastère, en accord avec la Secrétairerie d’Etat, précise le motu proprio. Les nouvelles fonctions du Secrétariat pour la communication, dont le siège provisoire sera à Radio Vatican, Piazza Pia à Rome, commenceront officiellement le 29 juin.
A la tête du super dicastère, a été nommé Mgr Dario Viganò, directeur du Centre de télévision du Vatican. Pour l’heure, ce chef de dicastère est un simple prélat qui n’a pas le rang d’archevêque. Figure ensuite un secrétaire, Mgr Lucio Adrian Ruiz, responsable du bureau internet du Vatican. Fait inédit dans un dicastère de la curie, le pape François a nommé un directeur général et un vice-directeur général qui sont deux laïcs: Paolo Nusiner, directeur général du quotidien Avvenire, et Giacomo Ghisani, responsable des relations internationales à Radio Vatican. A noter, le grand retour d’une forte présence italienne au sein d’un dicastère de la curie romaine, seul le numéro 2 du Secrétariat pour la communication, Mgr Lucio Adrian Ruiz, étant argentin.
Cette décision du pape François fait suite à la dernière réunion du Conseil des cardinaux (C9), du 8 au 10 juin dernier, qui avait approuvé un plan de réforme des médias sur quatre ans et la création d’un nouveau dicastère, proposés par Mgr Dario Viganò, alors président de la commission pour les moyens de communication. A la demande du pape, cette commission réduite avait travaillé, depuis fin avril, sur les résultats du premier audit des médias réalisé par le cabinet McKinsey, puis sur la faisabilité des propositions du ‘Vatican media committee’ qui avait travaillé de septembre 2014 à mars 2015 sous la houlette du Britannique Chris Patten.
Le prélat irlandais Mgr Paul Tighe, secrétaire du Conseil pontifical pour les communications sociales, qui faisait partie de ce ‘Vatican media committee’, ne figure d’ailleurs pas parmi les dirigeants du Secrétariat pour la communication. Il avait pourtant été pressenti par les vaticanistes pour figurer à la tête du nouveau dicastère.
Pour l’heure, le Secrétariat pour la communication n’a que sa tête. C’est désormais à lui de prendre le relais pour mettre en place la réforme des médias, qui devrait s’étendre sur quatre ans, comme l’avait expliqué le Saint-Siège début juin. Ce nouveau dicastère, explique le pape dans l’introduction du motu proprio, répond au «contexte communicatif actuel, caractérisé par la présence et le développement des médias digitaux, des facteurs de la convergence et de l’interactivité. Le Secrétariat pour la communication devra ainsi procéder «de façon décisive vers une intégration et une gestion unitaire», tout en «valorisant ce qui dans l’histoire s’est développé à l’intérieur de l’organisation de la communication du Siège apostolique».
Souhaitée depuis des dizaines d’années et impulsée par le pape François, la réforme des médias entend permettre de sérieuses économies, mais aussi une meilleure coordination et une plus grande efficacité des divers moyens de communication du Vatican, qui fonctionnaient jusque-là bien souvent de manière indépendante. (apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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