Poursuivant son cycle de catéchèses sur la famille, le pape François s’est arrêté sur le thème des blessures au sein du lien conjugal. «Malgré notre sensibilité apparemment évoluée, et nos analyses psychologiques raffinées, a lancé le pape, je me demande si nous ne sommes pas anesthésiés devant les blessures de l’âme des enfants». Et le pape de regretter que certains cherchent «à compenser avec des cadeaux et des goûters».
Le pape a invité les parents à s’interroger sur le poids de leurs «choix souvent mauvais» sur l’âme des enfants. «Quand les adultes perdent la tête, quand chacun pense à soi-même, quand papa et maman se font du mal, a-t-il encore averti, l’âme des enfants souffre (…) et se sont des blessures qui marquent à vie (…) Quand l’homme et la femme sont devenus une seule chair, a-t-il poursuivi, toutes les blessures et les abandons du papa et de la maman ont une incidence sur la chair vive de leurs enfants».
Dans certains cas, a cependant reconnu le pape François, la séparation est inévitable. «Parfois, a-t-il souligné, elle peut même devenir moralement nécessaire, quand il s’agit justement de soustraire le conjoint le plus faible, ou les jeunes enfants, aux blessures plus graves causées par la tyrannie et la violence, l’humiliation ou l’exploitation, ou par la non-implication et l’indifférence».
Remerciant les conjoints qui, «soutenus par la foi et l’amour pour leurs enfants, témoignent de leur fidélité à un lien dans lequel ils ont cru», le pape a assuré que tous ceux qui sont séparés ne sentaient pourtant pas cette vocation. «Tous ne reconnaissent pas, dans la solitude, un appel du Seigneur tourné vers eux», a-t-il insisté. Confiant ne pas apprécier l’expression ›familles en situations irrégulières’, le chef de l’Eglise catholique a invité à se demander comment aider et accompagner les personnes divorcées puis remariées civilement.
Le pape a ainsi lancé une invitation à la réflexion, à quatre mois du Synode ordinaire des évêques sur la famille. L’Instrumentum laboris, document de travail du synode, publié la veille, propose notamment une meilleure intégration des personnes divorcées remariées dans les activités pastorales.
Au cours de cette dernière audience du pape avant la suspension des audiences hebdomadaires au mois de juillet, le pape François a aussi remercié l’Eglise, les autorités, et toute la société civile pour l’accueil qui lui a été réservé au cours son voyage à Turin les 21 et 22 juin derniers, avec une pensée particulière pour les malades rencontrés à l’église du Cottolengo. «Je me suis vraiment senti à la maison», a lancé le pape, qui avait aussi profité de ce déplacement pour rencontrer en privé une trentaine de ses proches résidant dans le Piémont. (apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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