Pour lui, il fallait néanmoins que les Eglises expriment une parole sur cet objet afin de rappeler des principes liés à la raison et à la foi. «Les évêques ont pris position non pas contre quelque chose mais pour la défense des plus faibles, à savoir la vie naissante et les personnes handicapées. Ils ont voulu donner une parole de vérité et d’espérance. C’est ce que l’histoire retiendra.»
«Je suis convaincu que le peuple suisse s’est trompé et que cette décision participe à une libéralisation qui n’est pas judicieuse. C’est la porte ouverte à un eugénisme social. De 50 à 100 cas par an, on risque, si on prend en compte la trisomie dans le DPI, de passer à 1’000 cas. Or la trisomie n’a absolument rien d’héréditaire», s’inquiète le philosophe.
Il nuance néanmoins en rappelant la nécessaire distinction entre l’éthique et la loi. Mais on devrait aussi se poser la question de la nécessité de changer la Constitution fédérale pour régler une exception. En bonne politique c’est l’exception qui confirme la règle et il faut éviter de changer la règle en fonction des exceptions.
A propos de la disparité des résultats selon les cantons, François Xavier Putallaz relève un taux d’acceptation nettement plus élevé dans les cantons de tradition protestante. «Dans ces domaines éthiques, la culture protestante reste assez différente de la culture catholique. Indépendamment même des prises de positions de Eglises, puisque la Fédération de Eglises protestantes (FEPS) avait, comme la CES, prôné le non. (apic/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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