La seule voie à suivre pour tenter de sortir de la crise syrienne est celle d’une «solution politique», ont-ils déclaré dans un message rapporté le 9 juin l’agence d’information vaticane Fides.
La présence à Damas du cardinal libanais Boutros Bechara Rai, patriarche d’Antioche des Maronites, de Grégoire III Laham, patriarche d’Antioche des grecs melkites, d’Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des syro-catholiques, du patriarche grec orthodoxe Yohanna X et du patriarche syro-orthodoxe Ephrem II a été accueillie chaleureusement par les chrétiens syriens.
La foule avait envahi le 8 juin dernier la partie de la Vieille Ville allant de Bab Touma (Porte Saint-Thomas, dans la vieille ville de Dama) à Bab Charqi (Porte de l’Orient), où se trouve le Patriarcat grec orthodoxe et où sont concentrées de nombreuses autres églises.
Lors du sommet qui les a réunis le 8 juin à Damas au siège patriarcal grec orthodoxe, les cinq patriarches ont réaffirmé l’urgence de faire obstacle à toute idéologie intégriste au travers d’une éducation religieuse adéquate, dans une perspective «soutenue également par la très grande majorité des musulmans».
Le document invite les Syriens à défendre l’unité de la Syrie et leur droit à «déterminer librement leur avenir, en dehors de toute ingérence étrangère». Ils ont également rappelé le sort des évêques grec orthodoxe et syro-orthodoxe d’Alep, Boulos Yazigi et Gregorios Yohanna Ibrahim, ainsi que celui du Père Jacques Mourad, enlevé jeudi 21 mai 2015 en compagnie du diacre Boutros Hanna au Monastère de Mar Elian (Saint Julien), dont il est le prieur. Ils font partie de la longue liste des personnes enlevées par les jihadistes, et dont on a perdu la trace.
Les cinq patriarches ont par ailleurs vivement condamné «les desseins racistes et confessionnels, étrangers à notre culture» qui alimentent les campagnes de nettoyage ethnique et religieux mises en œuvre dans différentes zones du Proche-Orient. Déplorant l’exode massif des chrétiens fuyant les pays martyrisés par les conflits et les dérives sectaires, ils ont déclaré ne pas condamner ceux qui choisissent de s’en aller, mais ils tiennent à rappeler aux chrétiens que «le fait d’être fermes dans la foi passe souvent également au travers de nombreuses tribulations». (apic/fides/be)
Jacques Berset
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