«Vous n’avez pas le droit d’oublier votre histoire» a lancé le pape à Sarajevo

Sarajevo, 6 juin 2015 (Apic) Le pape François a participé à une rencontre émouvante avec les prêtres, les religieux et les religieuses de Bosnie-Herzégovine, dans la cathédrale de Sarajevo, dans l’après-midi du 6 juin 2015. «Vous n’avez pas le droit d’oublier votre histoire», a vivement recommandé le pape après avoir écouté le témoignage poignant de trois victimes de la guerre civile.

Dans la petite cathédrale de Sarajevo, le pape François a écouté les témoignages émouvants du père Zvonimir Matijevic, emprisonné et torturé par les soldats serbes en 1992, du père franciscain Jozo Puskaric, retenu pendant quatre mois en camp de concentration, et de la sœur Ljubica Sekerija, menacée de mort si elle n’épousait pas l’islam. Le pape a donné une accolade chaleureuse à chacun ce ceux qui avaient témoigné, s’inclinant même devant le père Zvonimir, embrassant ses mains et réclamant sa bénédiction.

Après ces témoignages poignants, le pape François a confié qu’il préférait ne pas lire le discours préparé pour l’occasion et a longuement improvisé. Mettant en garde les peuples qui oublient leur passé, il a lancé à l’assemblée : «Vous n’avez pas le droit d’oublier votre histoire ! Non pour vous venger, mais pour faire la paix. Non pour la regarder comme une chose étrange, mais pour aimer comme ils ont aimé».

Insistant alors sur le besoin de pardon, le pape a assuré «qu’un homme ou une femme qui se consacre au service du Seigneur et qui ne sait pas pardonner ne sert à rien». Dès lors, il a mis en garde «les religieux, les prêtres et les cardinaux» qui «n’ont pas la mémoire des martyrs», voyant en eux des «mondains» et une «caricature».

Une fois encore, le pape est revenu sur les «cruautés» entendues un peu plus tôt et celles qui persistent encore, exhortant son auditoire à ne pas oublier «les souffrances des ancêtres», en ayant au contraire «des comportements de tendresse, de fraternité, de pardon», en étant «des petits martyrs, des petits témoins de la Croix de Jésus».

L’Eglise catholique a payé un lourd tribut lors de la guerre civile, au début des années 1990, avec la destruction de plus de 250 églises, cimetières et monastères, mais surtout l’exil de plus de 400 000 fidèles. (apic/imedia/ami)

Bernard Hallet

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