Fête-Dieu: l’Eucharistie permet de ne pas être des chrétiens «tièdes», assure le pape François

Rome, 5 juin 2015 (Apic) A l’occasion de messe de la Fête-Dieu, le 4 juin 2015 au soir, le pape François a invité les fidèles à communier au corps et sang du Christ pour ne pas se «désagréger», «s’avilir», ou encore «devenir des chrétiens médiocres» ou «tièdes». Avant la traditionnelle procession entre les basiliques Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Marie-Majeure, l’évêque de Rome a aussi invité les fidèles à se sentir en communion avec les chrétiens persécutés dans le monde.

Sur le parvis de la cathédrale de Rome, le pape François a célébré la messe de la solennité du Corps et du sang du Christ, communément appelée Fête-Dieu. Dans son homélie, il a particulièrement commenté un passage de l’Office des lectures en s’interrogeant sur le sens actuel, dans la vie d’un chrétien, des deux verbes «se désagréger» et «s’avilir», contenus dans ce texte inspiré de saint Augustin.

«Nous nous désagrégeons, a expliqué le pape François, lorsque nous ne sommes pas dociles à la Parole de Dieu, lorsque nous ne vivons pas la fraternité entre nous, lorsque nous faisons la course pour occuper les premières places – les grimpeurs, hein! -, lorsque nous ne trouvons pas le courage de témoigner la charité». Participer à l’Eucharistie et s’en nourrir, a-t-il assuré, permet dès lors de s’insérer dans «un chemin qui n’admet pas de divisions».

L’Eucharistie, force pour les pécheurs

«S’avilir», ou encore «diluer notre dignité chrétienne», a poursuivi le pape, «signifie se laisser attaquer par les idolâtries de notre époque: le paraître, la consommation, le ›je’ au centre de tout ; mais aussi l’esprit de compétition, l’arrogance (…), le fait de ne jamais accepter de s’être trompé ou d’avoir besoin (…) Tout cela nous avilit, nous fait devenir des chrétiens médiocres, tièdes, insipides, païens».

Communier au corps et au sang du Christ, a souligné le pape, permet alors d’être «préservés du risque de la corruption (…) L’Eucharistie, a-t-il insisté une nouvelle fois, n’est pas un prix pour les bons, mais la force pour les faibles, pour les pécheurs».

Chrétiens persécutés

Avant la procession en direction de la basilique Sainte-Marie-Majeure, le pape François a aussi invité les fidèles à cheminer «en communion avec nombre de nos frères et sœurs qui n’ont pas la liberté d’exprimer leur foi dans le Seigneur Jésus (…) Vénérons dans notre cœur ces frères et sœurs à qui il a été demandé le sacrifice de la vie pour la fidélité au Christ, a-t-il ajouté. Que leur sang, uni à celui du Seigneur, soit un gage de paix et de réconciliation pour le monde entier». Une référence explicite aux quelque 150 à 200 millions de chrétiens persécutés dans le monde, et plus particulièrement au Moyen-Orient.

Après la messe, une procession s’est rendue jusqu’à la basilique Sainte-Marie-Majeure. L’itinéraire actuel de cette procession remonte au 16e siècle. Pour ce faire, Grégoire XIII (1572-1585) avait fait spécialement percer la via Merulana reliant les basiliques papales de Saint-Jean-de-Latran et de Sainte-Marie-Majeure. Abandonnée en 1870 au moment de l’entrée des Italiens dans Rome et lorsque le pape se retira au Vatican, cette tradition avait été reprise par Jean Paul II en 1979.

La Fête-Dieu fut célébrée pour la première fois à Liège, à l’est de la Belgique, en 1246. Elle fut étendue à toute l’Eglise par Urbain IV en 1264, à la suite d’un débat théologique sur la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, suscité par l’hérésie de Bérenger de Tours (998-1088). (apic/imedia/bl/ami/rz)

Raphaël Zbinden

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