Lors du Carême en particulier, les chrétiens prient le Chemin de croix. Mais tout ne finit pas à la croix, «Il y a résurrection et les apparitions du Christ à ses disciples entre Pâques et l’Ascension. C’est ce Chemin de joie que nous avons voulu vivre», explique Paul Baertschy, bénévole laïc à la tête des marcheurs qui ont effectué le trajet autour de huit stations et partant de la prison de Champ-Dollon pour atteindre la paroisse de Bernex.
Une trentaine de courageux ont fait, sous un soleil généreux, le parcours complet d’une vingtaine de kilomètres à travers la campagne et la ville. Quelques dizaines d’autres ont effectué une ou deux étapes. Reçus par chacune des communautés paroissiales, les marcheurs ont tissé un lien d’unité, à travers les méditations des rencontres de Jésus ressuscité. Le parcours lui-même dans la campagne, à travers les divers quartiers de la ville ou encore au bord du Rhône illustre la diversité des chemins individuels. Au bruit de la circulation succède le calme de la forêt ou le bruissement de l’eau, à peine perturbé par l’écho des avions de l’aéroport proche. Pour beaucoup, certains passages étaient tout à fait inconnus. Lorsque le sentier grimpe un peu fort, on pense alors au Chemin de croix…
Le Chemin de joie rime aussi avec la devise épiscopale de Mgr Pierre Farine «Soyez dans la joie». L’évêque auxiliaire à Genève fête le jour-même son 75e anniversaire qui est aussi l»âge de la retraite pour les évêques. C’est l’église Saint-Martin d’Onex qui a accueilli la messe d’action de grâce en milieu d’après-midi. Outre quelque 35 prêtres, les catholiques genevois jeunes et vieux, bien portant ou malades et handicapés, suisses et étrangers ont fait le déplacement en nombre pour dire leur gratitude à celui qui est leur évêque depuis presque 20 ans. «Le plus beau cadeau que vous pouvez me faire c’est que cette Eglise genevoise reste toujours aussi vivante», estime Mgr Farine.
Dans l’heureuse coïncidence de son anniversaire, de la fête de la Trinité, de celle de la Visitation et du chemin de joie, Mgr Farine voit la signature de Dieu. " Lorsque le pape Jean Paul II m’a appelé à l’épiscopat en 1996, la devise «Soyez dans la joie» s’est imposée à moi de manière très forte, explique-t-il. «Dieu n’est pas un ‘machin’ quelque part derrière les nuages. Il est la Vie dans notre vie!», insiste-t-il. Tour au long de son ministère il a voulu considérer qu’aucune rencontre n’est banale ni plate, mais qu’elle plonge ses racines en haut, dans la rencontre avec le Christ.
Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, supérieur de Mgr Farine, bien qu’arrivé comme le «petit dernier», l’a remercié de son accueil plein d’amitié dont la chaleur ne s’est pas éteinte au fil du temps. «J’admire aussi le pasteur qui à 75 ans se tient encore aussi proche de la jeunesse. Si on peut vieillir avec autant de bonheur, j’ai envie de continuer», a-t-il conclu.
La rencontre sur le parvis de l’église, avant la dernière étape du Chemin de joie et le souper de fête à Bernex a montré, si besoin était, que l’homélie de Mgr Farine n’était pas que de belles paroles, mais l’expression de sa personne et de sa foi. (apic/mp)
Maurice Page
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