Le bras séculier veut son autonomie

Japon: le mouvement Soka Gakkai au bord du schisme (180791)

Paris, 18juillet(APIC) Le soka Gakkai, bras séculier de la secte bouddhiste Nichiren Shoshu, va probablement se séparer de celle-ci. Depuis un certain temps, une lutte est engagée pour le contrôle de la plus puissante organisation religieuse du Japon. Accusé de vouloir créer sa propre religion

séparée de la secte Nichiren, Daisaku Ikeda, leader charismatique du Soka

Gakkai, pourrait être «excommunié».

A l’origine de cette polémique, l’accusation des dirigeants du Soka Gakkai, qui estiment que les prêtres de la secte Nichiren cherchent à imposer

leur pouvoir au mouvement laïc. «Auparavant, il y avait harmonie et coopération entre clergé et laïcat. Ils veulent éliminer Ikeda et détruire le

Soka Gakkai», a déclaré Isao Nozaki, vice-président du mouvement. De son

côté, un prêtre de la secte Nichiren qui s’est exprimé en son nom personnel

estime qu’Ikeda tente depuis longtemps de se débarrasser des prêtres de Nichiren Shoshu pour créer sa propre religion.

Le schisme risque de provoquer le départ de beaucoup de membres du Soka

Gakkai qui veulent rester fidèles au bouddhisme Nichiren. 20’000 membres

auraient déjà donné leur démission et 100’000 seraient devenus inactifs.

En tout cela, c’est le parti «Komei», deuxième formation de l’opposition, qui risque d’être le grand perdant. Emanation politique du Soka Gakkai, ce parti a toujours basé ses campagnes sur la capacité de mobilisation

des branches locales du mouvement. Ce faisant, il risque de souffrir de

l’affaiblissement relatif du soka Gakkai.

La formation religieuse la plus prospère du Japon

Cependant, bien des observateurs s’accordent pour dire que ce départ ne

portera pas atteinte à la secte, qui reste la formation religieuse japonaise la plus importante, la plus prospère et la plus influente sur la scène

politique.

Le Soka Gakkai ou «société pour la création de valeurs» a été fondé en

1930 par Tsunesaburo Makiguchi, qui mourut en prison en 1942. Le mouvement

compte aujourd’hui treize millions de fidèles au Japon et 1’260’000 dans

115 pays, dont 600’000 en Corée du Sud, 400’000 à Hong Kong et 100’000 aux

Philippines. Le soka Gakkai ne parle jamais de ses finances, mais on estime

que ses propriétés immobilières seules atteignent la valeur de quatorze

milliards de dollars. Le mouvement a été évoqué dans le passé à propos de

plusieurs scandales financiers. Il a aussi été accusé de fraude fiscale.

(apic/eda/sjb)

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