«Pourquoi prier pour la France?», s’est interrogé le cardinal Paul Poupard, dans son homélie, devant plusieurs diplomates accrédités auprès du Saint-Siège et une vingtaine de prêtres français, dans la chapelle Sainte-Pétronille de la basilique vaticane. Cette messe avait lieu cette année à l’invitation du Chargé d’Affaires ad interim de France près le Saint-Siège François-Xavier Tilliette, en l’absence d’ambassadeur.
Le cardinal Poupard a rappelé, dans son homélie, l’interrogation lancée avec force par Jean Paul II (1978-2005) à la France, le 1er juin 1980, à l’aéroport parisien du Bourget: «France, fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? (…) France, fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle? (…) A 35 ans de distance, a alors assuré le haut prélat français, ces interrogations poignantes du saint pape Jean-Paul II revêtent aujourd’hui une tonalité dramatique, qui alimente notre prière».
«La France, en son histoire millénaire et en son devenir contrasté, a forgé une culture profondément irriguée par les valeurs évangéliques», a soutenu le cardinal Poupard. Et le haut prélat de dresser ce constat: «La France est aussi aujourd’hui en crise d’identité, comme toute l’Europe, qui peine à l’évidence à vivre ses valeurs millénaires, fruits d’un humanisme plénier qui reconnaît à chaque femme et à chaque homme sa dignité inaliénable de personne, du premier instant de sa conception au terme naturel de son existence».
«Frères et sœurs de France et des pays amis, a affirmé le prélat, chacune et chacun d’entre nous, tous ensemble, nous prions avec ferveur pour la France et pour tous nos pays». Le cardinal Poupard a ainsi invité à prier «pour l’Italie dont nous sommes les hôtes, pour l’Europe traversée par le doute et l’insécurité, pour les pays du bassin méditerranéen en proie à la tourmente, et pour ses populations, victimes innocentes de la haine, de la guerre, du terrorisme, et de la violence, sous toutes ses formes meurtrières».
Comme tous les ans, la messe pro felice statu gallicae nationis a été célébrée en présence de nombreux membres de la communauté française à Rome, à l’approche de la fête de sainte Pétronille. Cette vierge romaine et martyre au 1er siècle, traditionnellement fêtée le 31 mai, est considérée comme la fille spirituelle de saint Pierre. (apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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