«C’est vrai qu’ici on me dit indiscipliné. Je ne suis pas beaucoup le protocole, a repris le pape. Il est très froid, bien qu’il y ait des événements officiels pour lesquels je m’y plie totalement». Reconnaissant que «les pressions» existaient dans sa fonction comme pour «toute personne de gouvernement», le chef de l’Eglise catholique a confié que ce qui lui coûtait le plus en ce moment était l’intensité du travail. «C’est le syndrome de la fin d’année scolaire, a plaisanté l’ancien professeur, qui ici se termine en juin».
Parmi les «problèmes» qui l’occupent, il a notamment déploré que les médias «prennent un mot par là et le décontextualisent». Le pape est notamment revenu sur l’exemple de sa rencontre à Ostie avec des personnes âgées, début mai, où sa phrase, «je suis (…) un peu malade», avait été surinterprétée par les médias. Et le pape de soupirer: «contre cet ennemi tu ne peux rien».
Interrogé sur les audiences générales du mercredi, le pape François a confié: «Les gens me font du bien, ils me transmettent des ondes positives (…) J’essaye d’être parlant (…) et concret», a ajouté le pape, évoquant l’anecdote de son enfance racontée à la foule des pèlerins six jours plus tôt. Et d’en conclure: «J’apprécie, dans un sens humain et spirituel».
Revenant sur son choix, au début de son pontificat, de vivre dans la Maison Sainte-Marthe et non dans les appartements pontificaux – choix qui lui est encore reproché par certains -, le pape a décrit cette résidence de «210 pièces» où vivent 40 personnes travaillant pour le Saint-Siège, comme «une maison d’hôtes, d’évêques, de curés, de laïcs qui passent et s’installent ici».
«C’est comme si ma vie allait en se mélangeant aux personnes, a-t-il décrit. Psychologiquement, je ne peux pas vivre sans les gens, je ne suis pas moine, c’est pour cela que je reste à vivre là dans cette maison». «Cela me fait beaucoup de bien de venir ici, a-t-il repris, de prendre mes repas dans la salle à manger (…) d’avoir la messe où participent des personnes de l’extérieur au moins quatre fois par semaine».
Interrogé sur ce qu’il aimerait qu’on retienne de lui, le pontife a simplement répondu: «que l’on se souvienne de moi comme d’un type bien (…) qui essaya de faire le bien. Je n’ai pas d’autre prétention».
Le pape François a également confié qu’il lui arrivait de pleurer face à des «drames humains», citant l’exemple récent de la minorité musulmane des Rohingyas, persécutée en Birmanie. Il a aussi cité les enfants atteints de maladies rares et confié qu’il avait été à la limite de pleurer publiquement «deux fois», notamment en pensant aux chrétiens persécutés d’Irak. (apic/imedia/lf/rz)
Raphaël Zbinden
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