Roberto Simona confirme que le monastère de Mar Elian, proche de la cité antique de Palmyre, qui vient d’être conquise par Daech, était depuis peu dans une zone à risque. Les groupes djihadistes qui combattent en Syrie sont présents dans les alentours. Le responsable d’AED souligne que le Père Mourad était respecté et aimé de la population, principalement à cause de l’aide humanitaire qu’il apportait à tous, chrétiens comme musulmans chiites ou sunnites. Jusqu’ici, la réputation du prêtre catholique l’avait protégé des attaques, mais l’arrivée de groupes comme Daech, composés surtout d’étrangers, a changé la donne, explique Roberto Simona. Il espère que les ravisseurs ne sont pas dans une logique idéologique et qu’ils l’ont enlevé pour obtenir une rançon.
Selon des sources locales contactées par l’agence d’information vaticane Fides, un diacre du nom de Boutros Hanna aurait été enlevé en même temps que le Père Mourad. D’après les premiers éléments disponibles, le kidnapping a été réalisé par deux hommes armés arrivés en motocyclette au monastère de Mar Elian. Les ravisseurs auraient contraint le prêtre à prendre sa propre voiture et, sous la menace des armes, lui auraient imposé de se diriger vers une destination inconnue.
L’association humanitaire chrétienne L’Œuvre d’Orient exprime également, le 22 mai, sa vive inquiétude après l’enlèvement du Père Mourad. L’œuvre d’Orient relève que le kidnapping s’est produit alors que le prêtre travaillait à l’organisation de l’accueil prévisible d’un afflux de réfugiés de Palmyre.
Des sources locales avancent l’hypothèse que, derrière cet enlèvement, se trouvent des groupes d’obédience salafiste, qui se sentent encouragés par leurs récents succès militaires en Syrie, notamment par la prise de la cité millénaire.
Le Père Jacques Mourad est également le curé de la communauté catholique de Qaryatayn, à 60 Km au sud-est d’Homs, note Fides. Le monastère, situé à la périphérie de Quaryatayn, représente une filiation du Monastère de Deir Mar Moussa al Habashi, refondé par le Père jésuite italien Paolo Dall’Oglio, lui aussi enlevé le 29 juillet 2013 à Raqqa, chef-lieu syrien depuis des années sous le contrôle du prétendu «Etat islamique». La sort du Père Dall’Oglio est encore aujourd’hui incertain. Le monastère a accueilli des centaines de réfugiés, depuis le début du conflit civil, en 2011. (apic/fides/com/rz)
Raphaël Zbinden
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