«Le 24 mai, a rappelé le pape François, les catholiques en Chine prieront avec dévotion la bienheureuse Vierge Marie, auxiliatrice des chrétiens, vénérée dans le sanctuaire marial de Sheshan (…) Sur la statue qui surplombe le sanctuaire, Marie soulève son fils vers le haut, le présentant au monde, avec les bras grands ouverts, en geste d’amour et de miséricorde». Le pontife a invité à demander à Marie «d’aider les catholiques en Chine à être toujours des témoins crédibles de cet amour miséricordieux au milieu de leur peuple et à vivre spirituellement unis au roc de Pierre (le pape, ndlr) sur lequel l’Eglise est construite».
Dans une lettre publiée le 30 juin 2007 et adressée aux catholiques de Chine, Benoît XVI avait instauré officiellement une journée de prière pour l’Eglise de Chine, fixée le 24 mai, mémoire liturgique de la Vierge vénérée au sanctuaire marial de Sheshan, à Shanghai. Dans cette lettre, le pape avait aussi appelé les autorités chinoises à garantir «une authentique liberté religieuse» aux catholiques chinois, régulièrement persécutés en tant que minorité religieuse. Il y réclamait aussi la liberté de nommer les évêques en Chine.
Le pape a par ailleurs encouragé les veillées de prières qui seront organisées à l’initiative de la Conférence épiscopale italienne (CEI) à la veille de la Pentecôte pour les «nombreux frères et sœurs exilés ou tués pour le seul fait d’être chrétiens». Il a souhaité que cette prière «accroisse la conscience que la liberté religieuse est un droit humain inaliénable», qu’elle «augmente la sensibilisation sur le drame des chrétiens persécutés de notre temps, et mette fin à ce crime inacceptable». Une référence au sort des chrétiens en Chine, mais aussi dans de nombreux pays du monde, en particulier en Irak et en Syrie, où les chrétiens et d’autres minorités religieuses comme les yazidis ont été contraintes de s’exiler sous la menace des terroristes du prétendu «Etat islamique».
Les relations entre le Saint-Siège et Pékin semblent pour l’heure au point mort. En témoignent les propos du cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, le 24 avril dernier, qui estimait qu’il n’y avait «pas de grandes nouveautés» dans leurs rapports diplomatiques, espérant cependant la reprise d’un «dialogue substantiel». Le pape François s’est dit prêt à se rendre en Chine dès que Pékin l’inviterait.
Les relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et le Saint-Siège sont rompues depuis 1951, deux ans après la prise du pouvoir par les communistes. La rupture des relations que le Saint-Siège entretient avec Taiwan, que la Chine considère comme une province rebelle, ainsi que le droit des autorités chinoises à contrôler les activités de l’Eglise sur leur territoire, sont les deux conditions posées par Pékin en préalable à un rétablissement des relations diplomatiques avec le Vatican. (apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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