Les Ismaéliens sont des musulmans chiites qui révèrent l’imam Ismaël qui mourut en 765. Ils sont environ 15 millions répartis dans le monde dont 500 000 vivent au Pakistan. Les militants responsables du massacre ont également menacé de lancer plus d’attaques contre les minorités incluant les chrétiens.
Dans une déclaration conjointe condamnant l’attaque, l’archevêque de Karachi, Mrg Joseph Coutts et le directeur du CNJP, Fr Saleh Diego ont affirmé le 13 mai «que tuer des innocents sur la base de leur foi est inacceptable». «Nous demandons aux gouvernements fédéral et provinciaux de prendre de mesures strictes pour éviter de telles atrocités et pour renforcer la sécurité des minorités» ont-ils ajoutés.
Vendredi 15 mai, le CNJP a célébré une messe particulière à la cathédrale St Patrick à Karachi pour manifester sa solidarité avec la communauté ismaélienne et a prié pour les victimes. S’adressant à la foule, l’archevêque Coutts a dit que les attentats visaient à créer un fossé entre les communautés religieuses au Pakistan. «Notre but est de faire échouer ces attentats et de bâtir des ponts entre les communautés religieuses», a-t-il ajouté. Fr Saleh Diego a affirmé que tuer une seule personne revenait à tuer sa communauté toute entière. Et d’ajouter: «Nous devrions montrer notre unité pour élever notre voix contre les atrocités commises par des militants au Pakistan». «Nous disons aux terroristes que nous sommes tous pakistanais et qu’aucune force, qu’aucun leader religieux ni aucun gouvernement ne nous divisera».
La commission des Etats-Unis sur la liberté religieuse a classé le Pakistan comme l’un des pires états au monde concernant la liberté religieuse. Le rapport indiquait que le Pakistan connaissait régulièrement des violences communautaires visant les chiites, les chrétiens, les musulmans ahmadis et les hindous. Le rapport affirme que: «malgré des lois positives adoptées par la Cour suprême, le gouvernement a échoué pour protéger les groupes minoritaires et pour juger les auteurs des massacres ainsi que ceux qui appellent à la violence». (apic/com/bh)
Bernard Hallet
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