Si «le principe même d’une séparation Eglises-Etat n’est guère contesté, le fait de le concrétiser dans la Constitution éveille de multiples inquiétudes auprès de bon nombre de citoyens», a indiqué le comité d’initiative dans un communiqué du 19 mai. L’Association pour un Valais laïque, à l’origine de l’initiative, a constaté qu’une telle démarche était encore prématurée dans le canton.
Les initiants souhaitaient que le Valais adopte le principe de la séparation Eglises-Etat tel qu’il existe dans les deux seuls cantons suisses de Neuchâtel et de Genève. Concrètement, l’Etat du Valais n’aurait plus pu imposer à tous les contribuables d’assumer le financement des deux Eglises reconnues. Quant à l’enseignement religieux, il aurait dû être assumé par les seules Eglises, en dehors de tout cadre scolaire.
Les initiants remettaient en cause le financement des Eglises par les collectivités publiques. «Nous aimerions une totale transparence sur ce financement. C’est aujourd’hui très difficile d’obtenir des informations sur le montant alloué par les pouvoirs publics», soulignait lors du lancement de l’initiative Valentin Abgottspon.
La Constitution valaisanne et la loi Eglises-Etat de 1991 stipulent que le statut de droit public est reconnu à l’Eglise catholique romaine et à l’Eglise réformée évangélique. La loi précise que les frais de culte des Eglises locales sont en principe à la charge de communes dans la mesure où les paroisses ne les couvrent pas elles-mêmes. Les communes et les paroisses peuvent établir des conventions particulières réglant leurs relations réciproques. La rétribution des agents pastoraux est fixée par un règlement du Conseil d’Etat. Le canton attribue des contributions annuelles aux Eglises pour l’exécution des tâches centrales.
En Suisse, ce système d’union entre les communes et les paroisses n’existe qu’en Valais et partiellement au Tessin. La grande majorité des cantons possèdent des communes ecclésiastiques (paroisses) indépendantes des communes politiques et une corporation ecclésiastique cantonale. Ces collectivités de droit public ont la compétence de percevoir un impôt ecclésiastique. En Suisse seuls les cantons de Neuchâtel et de Genève connaissent la séparation Eglises-Etat. (apic/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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