En 2014, Pain pour le prochain s’est fortement engagée aux côtés des ouvrières et ouvriers défavorisés qui produisent dans les pays du Sud, des téléphones portables, des ordinateurs ou des vêtements. Dans des usines où les mauvaises conditions de travail et des salaires insuffisants prévalent souvent. C’est ce que montrent les deux campagnes lancées avec succès par l’organisation de développement.
Le droit à l’alimentation, qui doit être assuré pour tous et toutes, partout dans le monde a été le second axe d’activité pour l’organisation de développement des Églises protestantes de Suisse. Les deux campagnes ont permis de sensibiliser le public et la classe politique suisse à ces préoccupations «Ces deux questions sont étroitement liées», a expliqué insiste Beat Dietschy, secrétaire général de Pain pour le prochain à l’occasion de la publication du rapport annuel de l’organisation. «Pour que tout le monde puisse se nourrir en suffisance, il faut un secteur de l’économie qui accorde au moins autant d’importance au bien-être de la population qu’à ses propres intérêts».
Pour Jeanne Pestalozzi, présidente du Conseil de fondation de Pain pour le prochain, les changements doivent également se faire au quotidien: «Nous montrons aux consommateurs, tout comme aux citoyens, ce qu’ils peuvent changer pour agir d’une manière plus durable.» En outre, l’organisation a milité au niveau politique pour renforcer l’obligation faite aux entreprises qui ont leur siège en Suisse d’agir conformément aux droits humains.
En 2014, la campagne oecuménique, menée par Pain pour le prochain avec Action de Carême, s’est intéressée à l’industrie du textile et la manière dont celle-ci nuit aux droits humains et à l’environnement. Dans le cadre de cette campagne, 18’000 personnes ont signé une pétition pour que les CFF se fournissent en uniformes et vêtements de travail qui soient produits dans des conditions équitables. Présenté à la fin de l’été, le classement éthique des marques d’ordinateurs et de téléphone portable a permis aux consommateurs choisir leur téléphone portable ou leur ordinateur en fonction de l’importance qu’accorde son fabricant aux conditions de travail et à la protection de l’environnement. Afin que les comportements éthiques deviennent la norme, Pain pour le prochain oeuvre pour que des lois et des dispositions en ce sens soient adoptées.
Concernant le droit à l’alimentation, 2014 a vu l’adoption d’une meilleure règlementation relative aux semences. Au sein de l’Union Européenne, la législation accordant aux multinationales du secteur de l’agroalimentaire des droits d’exploitation exclusifs pour l’utilisation et la diffusion de semences suscite de plus en plus de résistance : elle met de nombreuses familles paysannes dans le pétrin. Au Bénin, Synergie Paysanne, une organisation partenaire de Pain pour le prochain, est parvenue à faire modifier le droit foncier en faveur des petits paysans.
Les campagnes ont également permis de mobiliser les ressources nécessaires. Durant l’exercice 2014, les recettes de Pain pour le prochain se sont élevées à 18,7 millions de francs, soit un léger recul d’environ 3,5%, après une augmentation de plus de 9% l’année précédente. Les dépenses que Pain pour le prochain a consacrées à l’administration et à la recherche de fonds se situent toujours à 15% de ses recettes. Ce taux est en-dessous de la moyenne des organisations bénéficiant de la certification Zewo. Ainsi, sur sept francs que Pain pour le prochain reçoit sous forme de don, six sont directement réinjectés dans les 350 projets des organisations partenaires de l’organisation. (apic/com/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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