Au cours d’un jeu de questions-réponses, le pape a aussi assuré que l’évêque ne devait pas utiliser les religieux comme des «bouche-trous», ni les religieux considérer l’évêque comme un «patron» d’entreprise, selon des propos rapportés le 18 mai par le Bureau de presse du Saint-Siège.
«Quand nous traitons un problème entre hommes, nous arrivons à une conclusion. Mais si nous traitons le même problème avec les femmes, la conclusion sera différente, a ainsi fait remarquer le pape. Elle ira sur cette voie mais plus riche, plus forte, plus intuitive». En décembre 2014, le pape François avait déjà évoqué le «génie féminin» des théologiennes ; une célèbre expression empruntée à Jean Paul II.
«Quand on me dit: ›Dans l’Eglise les femmes doivent être chefs de dicastère !’. Oui, elles peuvent, dans certains dicastères elles peuvent; mais ce que tu demandes est un simple fonctionnalisme. Ce n’est pas redécouvrir le rôle de la femme dans l’Eglise. Il est plus profond». C’est avec ces mots que le pape François a répondu à une question du Père Gaetano Greco, capucin de l’Addolorata, et aumônier de l’Institut pénal pour mineurs Casal del Marmo, sur la présence des femmes dans l’Eglise.
«Oui, qu’elles fassent ces choses, qu’elles soient promues – maintenant à Rome nous avons une recteur d’université – sœur Mary Melone, nommée en juillet 2014 rectrice de l’université pontificale Antonianum, ndlr – mais ce n’est pas cela, le triomphe, a tempéré le pape. C’est une grande chose, c’est une chose fonctionnelle; mais l’essentiel du rôle de la femme va – je le dirais dans des termes non théologiques – en faisant en sorte qu’elle exprime le génie féminin».
Le pape François a ensuite répondu avec une certaine franchise à une question du père Gaetano Saracino, religieux des missionnaires scalabriniens et curé de la paroisse du Très Saint Rédempteur à Rome: «l’évêque ne doit pas utiliser les religieux comme des bouche-trous, mais les religieux ne doivent pas utiliser l’évêque comme s’il était patron d’une entreprise qui donne du travail».
«Je prends la liberté de parler ainsi, s’est-il justifié, parce que je suis évêque, et que je suis religieux. Et je comprends les deux parties, je comprends les problèmes». «C’est vrai, a-t-il poursuivi, l’unité avec l’évêque n’est pas facile à trouver: chacun tire vers son propre intérêt cette tendance existe, c’est humain». Le rapport entre les religieux, leur évêque et les prêtres du diocèse n’est pas facile, a-t-il encore reconnu, encourageant ainsi les acteurs à s’investir pour un travail commun. (apic/imedia/bl/mp)
Maurice Page
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