Evoquant «leur exemple lumineux», le pape a souhaité que chaque fidèle témoigne du Christ, «surtout dans les milieux humains où l’oubli de Dieu est plus fort ainsi que le désarroi de l’homme». Le président palestinien Mahmoud Abbas et le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve assistaient à cette messe.
Devant plusieurs milliers de fidèles, place Saint-Pierre, le pape a ainsi présidé la messe de canonisation de quatre femmes, toutes religieuses au 19e siècle. Il a assuré dans son homélie que la Française Jeanne Emilie de Villeneuve (1811-1854), fondatrice en 1836 de la congrégation de Notre-Dame de l’Immaculée conception de Castres, avait «consacré sa vie à Dieu et aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux exploités, devenant pour eux et pour tous signe concret de l’amour miséricordieux du Seigneur». Il a affirmé que l’Italienne Adelaide Brando (1856-1906), en religion Maria Cristina dell’Immacolata, avait reçu «la force de supporter les souffrances et de se donner comme pain rompu à beaucoup de personnes loin de Dieu et affamées d’amour authentique». Cette religieuse napolitaine fonda en 1903 une congrégation de sœurs adoratrices.
Le pape a salué la figure de la mystique Mariam Bawardi (1846-1878), née en Galilée, ayant refusé de se convertir à l’islam à l’âge de 12 ans sous la contrainte, fondatrice du carmel de Bethléem en 1875. «Humble et illettrée», a relevé le pape François, elle a su «donner des conseils et des explications théologiques avec une grande clarté», et fut aussi «instrument de rencontre et de communion avec le monde musulman». Enfin, la sœur Marie-Alphonsine Ghattas (1843-1927), née à Jérusalem en 1843, fut pour sa part «témoin de douceur et d’unité».
«Leur exemple lumineux interpelle aussi notre vie chrétienne», a expliqué le pape François a propos des quatre nouvelles saintes avant d’interroger les fidèles: «Comment suis-je témoin du Christ ressuscité?», ou encore «Suis-je capable de ›semer’ en famille, dans le milieu de travail, dans ma communauté, la semence de cette unité qu’il nous a donnée, nous y faisant participer de la vie trinitaire?» A l’imitation des Apôtres, a encore expliqué le pape, «tout disciple du Christ est appelé à devenir témoin de sa résurrection, surtout dans les milieux humains où l’oubli de Dieu est plus fort ainsi que le désarroi de l’homme».
Sur le parvis de la basilique vaticane, au tout premier rang, se tenait le président palestinien Mahmoud Abbas, accompagné de plusieurs ministres, ainsi que des maires des villes de Bethléem, Ramallah, Beit Jala et Beit Sahur. Les fidèles venus participer à la messe se sont vu distribuer des drapeaux aux couleurs du Saint-Siège et de l’Etat de Palestine, quelques jours à peine après la conclusion d’un accord historique entre les deux parties. Israël avait délégué pour sa part son ambassadeur près le Saint-Siège.
La France était notamment représentée par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, en charge des cultes. Il était accompagné de Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, ville natale de la sainte française, ainsi que d’un sénateur et d’un député. Alors que la France peine à obtenir l’agrément pour la nomination de son nouvel ambassadeur, Paris a souhaité envoyer un ministre pour montrer sa bienveillance et tenter de mettre fin à cette impasse diplomatique. Sur Twitter, Bernard Cazeneuve a confié son «émotion de voir l’Eglise canoniser une religieuse française».
Au cours de la cérémonie, plusieurs des miraculés ayant rendu possible ces canonisations ont participé à la procession des offrandes, dont la jeune Brésilienne EmillyMaria de Souza, guérie d’une paralysie grâce à l’intercession de Jeanne Emilie de Villeneuve. (apic/imedia/ami/pp)
Pierre Pistoletti
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