L’accord discuté depuis l’an 2000 a été conclu au Vatican par le sous-secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec Etats, Mgr Antoine Camilleri, et Rawan Sulaiman, ministre adjoint des Affaires étrangères de l’Etat de Palestine pour les rapports multilatéraux. Il sera signé dans un «avenir proche», assure le Saint-Siège. Les 16 et 17 mai prochains, le président Mahmoud Abbas effectuera une visite au Vatican à l’occasion de la canonisation de deux religieuses palestiniennes.
L’accord global, assure par ailleurs Mgr Antoine Camilleri dans les colonnes de L’Osservatore Romano du 13 mai, réaffirme en particulier «le souhait d’une solution de la question palestinienne et du conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la ‘two states solution’ et des résolutions de la communauté internationale». Soulignant qu’un seul de ces deux Etats existe pour le moment – à savoir l’Etat d’Israël -, Mgr Camilleri assure que le Saint-Siège appelle de ses vœux «l’établissement et la reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant, souverain et démocratique».
Un autre chapitre «très détaillé» concerne «la liberté religieuse et de conscience», explique encore le diplomate du Saint-Siège, et les suivants traitent des divers aspects de la vie et de l’activité de l’Eglise dans les territoires palestiniens. Il s’agit notamment «de sa liberté d’action, de son personnel et de sa juridiction, du statut personnel, des lieux de culte, de l’activité sociale et caritative, des moyens de communication». Un dernier chapitre concerne les questions fiscales et de propriété de l’Eglise.
Si la reconnaissance de l’Etat de Palestine par le Saint-Siège apparaît clairement dans ce document – qui ne sera intégralement publié qu’après signature des deux parties -, la diplomatie pontificale avait déjà donné des signes en ce sens, dès novembre 2012, lorsque l’Autorité palestinienne était devenue «Etat observateur non membre» aux Nations unies. Le Saint-Siège avait alors appelé Israéliens et Palestiniens à ʺreprendre les négociations en toute bonne foiʺ, souhaité que «la solution des deux Etats puisse devenir une réalité» et ne demeure pas «un rêve», et demandé une nouvelle fois ʺun statut spécial internationalement garanti pour la ville de Jérusalemʺ.
La position du Saint-Siège avait encore été rappelée par le pape François lors de sa visite à Bethléem, en Palestine, puis à Tel-Aviv, en Israël, le 25 mai 2014. Dans un geste symbolique inédit, ce jour-là, le pape avait d’ailleurs choisi d’arriver directement de Jordanie en Palestine, réservant à Israël l’étape suivante.
La conclusion de cet accord et les termes utilisés feront sans nul doute réagir Israël. Dans L’Osservatore Romano, Mgr Antoine Camilleri assure par ailleurs que l’accord économique discuté depuis deux décennies avec l’Etat hébreu est «presque prêt». Il concerne en particulier les propriétés de l’Eglise et les régimes fiscaux. (apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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