«Pourquoi tant de personnes puissantes ne veulent pas la paix ? Parce qu’elles vivent des guerres, de l’industrie des armes». C’est avec cette réponse franche que le chef de l’Eglise catholique a réagi à la question d’un enfant égyptien. «Certains puissants gagnent leur vie avec la fabrication des armes, a-t-il déploré. C’est une industrie de la mort!». Dans la salle Paul VI, le pape François s’est ainsi livré à un jeu de questions-réponses devant quelque 7000 enfants et adolescents italiens et originaires de divers pays dont la Chine, l’Egypte, le Pérou, et le Nigéria.
Le pape François a alors pointé du doigt la cupidité, cette «volonté d’avoir plus, plus, plus, plus d’argent». «Quand on voit que tout tourne autour de l’argent, a-t-il repris, que le système économique tourne autour de l’argent et pas autour de la personne, on sacrifie tellement, et on fait la guerre pour défendre l’argent. Un vieux prêtre que j’ai connu il y a quelques années, a encore confié le pape, disait cela: le diable entre par les portefeuilles !». On gagne de l’argent, mais on perd des vies, a-t-il dénoncé, on perd la culture, on perd l’éducation, beaucoup de choses.
La prison, une solution «confortable»
Répondant ensuite à la question d’une petite fille dont le père est en prison, puis à celle d’un adolescent lui-même en détention, le pape François a assuré que Dieu pardonnait tout. «C’est nous qui ne savons pas pardonner», a-t-il fait remarquer. Aujourd’hui, a-t-il regretté, il est plus facile de remplir les prisons que d’aider quelqu’un qui s’est trompé dans la vie à aller de l’avant.
«Aujourd’hui, il est plus facile de ›jeter’ de la société une personne qui a fait une grave erreur», a encore souligné le pape, parfois en la condamnant à la prison à vie, que de l’aider à se relever, à se réinsérer avec l’éducation, l’amour, la proximité. «La solution des prisons, a critiqué le pape, est la plus confortable pour oublier ceux qui souffrent !»
Réagissant à la question d’une petite Giulia, le pape François a également confié qu’il s’était déjà disputé beaucoup de fois. «Encore aujourd’hui, je m’échauffe un peu, a-t-il avoué, mais j’essaie toujours de faire la paix». «Parfois, j’aimerais un peu de tranquillité, me reposer un peu plus, a-t-il aussi confessé à un enfant. Mais être au milieu de beaucoup de gens n’ôte pas la paix (…). Cela fatigue un peu, je ne suis plus tout jeune, mais cela n’ôte pas la paix !». (apic/imedia/bl/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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