Le pape demande aux évêques togolais de ne pas s'immiscer en politique

Rome, 11 mai 2015 (Apic) Le pape François demande aux évêques du Togo de ne pas s’immiscer «dans le débat ni les querelles politiciennes» mais de former les laïcs à s’investir en politique. C’est le souhait clairement formulé dans un message remis le 11 mai 2015 aux évêques du Togo, en visite ad limina à Rome.

Les évêques togolais avaient fait entendre leur voix avant l’élection présidentielle du 25 avril. Dans son message, le pape relève que «la société togolaise a accompli ces dernières années de notables progrès dans le champ politique et social», soulignant alors que l’Eglise catholique y a largement contribué. S’il encourage les évêques togolais à continuer à faire en sorte que l’Eglise prenne la place qui lui revient dans le processus de réformes institutionnelles en cours, le pape François lance cependant cette mise en garde: «il demeure nécessaire de veiller à ne pas entrer directement dans le débat ni les querelles politiciennes, tout en ayant à cœur de former, d’encourager et d’accompagner des laïcs – dont c’est le rôle – capables de s’investir au plus haut niveau dans le service de la nation et de prendre des responsabilités».

En février dernier, les évêques avaient publiquement pris position à l’approche des élections présidentielles du 25 avril. Ils avaient logiquement souhaité que ces élections se déroulent dans le calme et que le scrutin soit paisible, juste, transparent, équitable et crédible. Les évêques avaient aussi déploré que, malgré leurs appels répétés en direction des acteurs politiques, ces derniers ne soient pas parvenus à réaliser les réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par les accords signés précédemment entre les partenaires sociaux et le monde politique.

Il semble que le nonce apostolique avait fait pression pour que ce message reste consensuel alors que les évêques n’étaient pas tous d’accord sur le ton à adopter. De façon assez inhabituelle, d’ailleurs, les évêques ont renoncé à s’exprimer après la victoire du président sortant Faure Gnassingbé.

La famille africaine

A l’approche d’un nouveau Synode des évêques sur la famille au Vatican, le pape assure par ailleurs dans son message qu’il est important que les aspects positifs de la famille qui sont vécus en Afrique s’expriment et soient entendus. Lors du synode d’octobre 2014, plusieurs évêques du continent africain avaient en effet déploré au cours des travaux une vision trop occidentale de la famille et de ses problématiques. «La famille africaine est accueillante à la vie, elle respecte et prend en compte les personnes âgées», assure le pape François pour qui cet héritage doit donc être conservé et servir d’exemple et d’encouragement pour les autres.

Le pape encourage alors les évêques à soutenir les familles dans leurs difficultés ainsi qu’à «préparer les couples aux engagements, exigeants mais magnifiques, du mariage chrétien». Il relève alors, comme il avait fait avec les évêques du Bénin fin avril, que «le Togo n’est pas épargné des attaques idéologiques et médiatiques, aujourd’hui partout répandues, qui proposent des modèles d’union et de familles incompatibles avec la foi chrétienne».

Le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest, compte un peu plus de 20% de catholiques, quelque 10% de protestants, et 25 % de fidèles musulmans. Une bonne partie de la population est animiste. (apic/imedia/ami/mp)

Maurice Page

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